Une touriste espagnole a été victime d’un viol collectif alors qu’elle parcourait l’est de l’Inde avec son mari. Les autorités semblent plus soucieuses de leur image que de violences sexuelles faites aux femmes, selon des féministes.
Au micro du journal 20 Minutes, Kavita Krishnan, une militante féministe a parlé du viol collectif d’une touriste espagnole en Inde.
Pour rappel, Fernanda et Vicente se trouvaient dans ce pays depuis huit mois, et le couple a été attaqué par plusieurs hommes dans le nord-est.
"Ils nous ont frappés, et nous ont volé nos affaires, mais pas grand-chose car tout ce qu’ils voulaient, c’était me violer", a affirmé la jeune femme sur Instagram.
Cette affaire a provoqué l’émotion sur les réseaux sociaux avant de susciter un débat sur la sécurité des voyageuses en Inde.
Plusieurs voix féministes locales ont haussé le ton après ce viol en réunion. Durant son interview, Kavita Krishnan a affirmé que dans ce pays, "le droit des femmes recule".
Dans cette affaire, les forces de l’ordre ont arrêté huit hommes. Lundi 4 mars, les autorités indiennes ont remis un chèque de 12 000 dollars (plus de 11 000 euros) aux victimes dans le cadre d’un programme de compensation.
Pour Virmani Arundhati, historienne spécialiste de l’Inde et enseignante à l’Ehess, ce geste peut traduire "la préoccupation des autorités au sujet de l’image du pays". "Le gouvernement essaye d’acheter le silence à l’international", selon Kavita Krishnan. Cette dernière a rappelé que d’habitude, la compensation en cas de viol, si la plainte aboutit, est de l’ordre de quelques milliers de roupies (une centaine d’euros).
Rekha Sharma, proche de Modi, la présidente de la Commission nationale pour les femmes (NCW) partage cet avis. D’après elle, il s’agit d’une attitude d’une élite politique qui "s’inquiète plus de son image que de la cause des femmes". "Ecrire sur les réseaux et ternir la réputation de tout un pays n’est pas malin", a ainsi publié sur X celle qui dirige une instance officielle du droit des femmes.
> Consulter notre dossier sur le viol collectif