La cour d’assises spéciale de Paris a prononcé son verdict vendredi pour le cas de cette mère de famille qui a rejoint la Syrie en 2014 avec son compagnon et quatre jeunes enfants.
Jihane Makhzoumi, 38 ans, est partie rejoindre son compagnon Eddy Leroux, radicalisé comme elle en août 2014. La jeune mère de famille était accompagnée de trois fillettes de âgées de 3 à 5 ans et d’un bébé de trois semaines. Les trois petites sont nées d’un premier mariage de son compagnon. La cour d’assises spéciale de Paris l’a condamnée vendredi à 14 ans de réclusion. "Ce départ en Syrie, ce n’est absolument pas un accident de parcours, c’est l’aboutissement d’années de radicalisation", a insisté lors du procès à Paris le représentant du ministère public. Il a également évoqué la volonté de "dissimulation" du départ.
Le procès de Jihane Makhzoumi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, soustraction d’enfant et délaissement de mineur a débuté lundi. Arrêtée le 10 octobre 2016 à l’aéroport parisien de Roissy, la mère de famille était de retour de Syrie avec ses trois enfants. La fille de son compagnon n’était pas parmi eux et ils n’ont eu aucune nouvelle d’elle depuis plus de trois ans. Le représentant de l’accusation a souligné le rôle fondamental des femmes au sein de l’État islamique dans "l’accompagnement des moudjahidines" et dans leur responsabilité "d’enfanter les futurs ’’lionceaux du califat’’, rapporte Le Figaro.
Pour la défense de l’accusée, Me Clémence Witt regrette l’absence d’examen psychiatrique approfondi pour Jihane Makhzoumi. Selon ses explications, la mère de famille au regard vitreux prend des médicaments à cause d’une dépression extrêmement sévère. Un état qui remonte en 2011 avant sa radicalisation, a-t-elle ajouté sur le récit d’Ouest France. De son côté, Me Lastelle a pointé l’absence de ressentiment envers la France : "Jamais Jihane Makhzoumi n’a émis la moindre idée d’une haine de la France", a affirmé l’avocat. Dans sa dernière prise de parole à la cour, l’accusée a exprimé un profond regret pour tout ce qui s’est passé. Elle avait également demandé pardon à toutes les personnes qu’elle a blessées notamment à la famille de Jana, à son ex-mari, et à sa famille.
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