Le ministre de l’Intérieur turc a indiqué que l’objectif fixé cette année par son gouvernement est d’expulser 80 000 migrants en situation irrégulière en Turquie, contre 56 000 en 2018.
Depuis le 12 juillet dernier, les autorités turques ont mené une opération sur fond anti-migrant, en Turquie. Près de 10 jours plus tard, celles-ci ont annoncé avoir arrêté plus de 6 000 migrants, vivant de manière "irrégulière" à Istanbul. "Nous avons attrapé 6 122 personnes à Istanbul, dont 2 600 Afghans. Une partie sont de nationalité syrienne", a annoncé à la télévision, le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, mercredi 24 juillet.
À ce sujet, des ONG ont affirmé que des personnes sont renvoyées en Syrie meurtrie par une guerre civile depuis 2011, selon la chaîne France Info. Le ministre a, toutefois, démenti formellement cette information. "Ces personnes, nous ne pouvons pas les expulser (...) Lorsque nous attrapons des Syriens qui ne sont pas enregistrés, nous les envoyons dans des camps de réfugiés", a-t-il confirmé. Il a, par la suite, fait allusion au camp de la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie. Toutefois, Süleyman Soylu a signifié que certains Syriens ont choisi de rentrer dans leur pays.
À cause de la guerre en Syrie, la Turquie accueille sur son territoire plus de 3,5 millions de réfugiés Syriens dont 547 000 sont enregistrés à Istanbul. Et les autorités ont réitéré qu’elles n’ont aucun problème avec ceux qui sont dûment enregistrés mais luttent contre les migrants "irréguliers". Ces derniers sont soit enregistrés dans d’autres provinces, soit ne sont pas enregistrés du tout, ont-elles clarifié.
Et lundi 22 juillet, le gouvernorat d’Istanbul a lancé un ultimatum à l’encontre des Syriens illégaux. Ils ont jusqu’au 20 août pour quitter la ville.
Cette opération anti-migrant arrive après la défaite du parti du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections municipales à Istanbul. En juin, le sujet majeur de préoccupation des électeurs restait l’accueil des Syriens. Par ailleurs, l’université Kadir Has d’Istanbul a publié une étude concernant ce fait, début juillet. Et les résultats ont montré que le pourcentage des Turcs mécontents de la présence des Syriens est passé de 54,5% en 2017 à 67,7% en 2019.
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