Une enquête a été menée après la mort de Shireen Abu Akleh, en mai dernier. Pour la première fois, l’armée israélienne a reconnu une "forte possibilité" d’avoir tué la journaliste d’Al-Jazira.
La journaliste d’Al-Jazira, Shireen Abu Akleh a été tuée par balles le 11 mai. Au moment du drame, elle couvrait une opération militaire israélienne dans le camp palestinien de Jénine (nord de la Cisjordanie). Une enquête a été menée après ce meurtre, rappelle France 24.
L’Autorité palestinienne et Al-Jazira ont immédiatement accusé l’armée israélienne d’avoir tué la journaliste, mais Israël a toujours rejeté cette accusation. Pourtant, des enquêtes journalistiques et un rapport de l’ONU ont conclu à un tir israélien en excluant toutefois qu’il ait été délibéré.
Lundi 5 septembre, l’armée israélienne a reconnu pour la première fois qu’il y avait "une forte possibilité" pour que la journaliste ait été tuée par l’un de ses soldats. "Il y a une forte possibilité que Madame Abu Akleh ait été touchée accidentellement par un tir de l’armée israélienne qui visait des suspects identifiés comme des hommes armés palestiniens", a-t-elle indiqué.
Plusieurs études ont été réalisées pour arriver à ces conclusions. L’armée a analysé "chronologiquement" la séquence des événements, les lieux ainsi que les vidéos et les sons, enregistrés sur place. Une simulation de la scène a été menée. Des experts israéliens ont effectué aussi une analyse balistique de la balle le 2 juillet en présence de représentants du Comité de coordination sécuritaire des Etats-Unis pour Israël et l’Autorité palestinienne.
Dans son rapport, l’armée israélienne a précisé la difficulté d’identifier l’origine de la balle à cause de son piètre état. Elle a dit ne pas avoir la certitude "sans équivoque" de l’origine du tir.
Un haut responsable militaire israélien a apporté plus de précision durant un point de presse. Selon lui, le soldat ne cherchait pas à cibler un journaliste d’Al-Jazira ou un journaliste en général. [...]. "Il a mal identifié sa cible et il en est désolé. Cela n’aurait pas dû se produire, il n’a pas fait cela de manière délibérée", a-t-il annoncé. Il a expliqué que le militaire s’est trouvé à près de 200 mètres de Shireen Abu Akleh et il n’a pas vu le mot "presse" inscrit devant son gilet pare-balles. Ce responsable a affirmé que la journaliste a été atteinte par balle derrière la tête.
> Voir notre dossier sur l’Israël