Après cinq années passées à servir un djihadiste de l’Etat islamique en Syrie, Kinan (10ans) a été libéré il y a une semaine. Le jeune garçon a accepté de raconter son vécu à des envoyés spéciaux de Franceinfo.
Dans les groupes de civils évacués de la région de Baghouz en [Syrie->https://www.linfo.re/tags/syrie-408], il y a eu plusieurs enfants. Ce sont des enfants de djihadistes, mais également des esclaves de l’[Etat islamique->https://www.linfo.re/tags/etat-islamique-131025], comme Kinan. Cet enfant de 10 ans vient d’être libéré après avoir passé la moitié de sa vie au service d’un djihadiste du nom d’Abou Saad.
Le calvaire de Kinan commence en 2014 lors de sa capture par [Daesh->https://www.linfo.re/tags/daesh-128865]. En quelques heures seulement, les djihadistes se sont emparés de la ville de Jezid à Sinjar dans le nord-ouest de l’Irak. L’EI a également capturé le père, la mère, le frère et les sœurs du jeune garçon. "Beaucoup de morts, de personnes massacrées par des combattants de l’EIIL, nous ont frappés fort", a-t-il confié, avant d’ajouter : "Ils ont exécuté mon père sans raison".
D’après le petit, sa sœur a été vendue et sa mère morte dans le "califat" de l’Etat islamique, dans la région de Baghouz en Syrie. Depuis, "les coups se font plus violents", s’est-il rappelé. "Abou Saad me frappait encore plus. Je ne savais pas pourquoi", selon ses dires. Devenu l’esclave de la famille, Kinan rebaptisé Ahmed, faisait les courses "alors que les enfants du djihadiste sont dorlotés".
Lorsque les Forces démocratiques syriennes ont assiégé la région de Baghouz, le djihadiste Abou Saad a décidé de prendre la fuite pour rejoindre Idlib, la dernière poche de l’Etat islamique après Baghouz. "C’est là que mon oncle m’a retrouvé. Il a payé 30 000 dollars à Abou Saad pour me récupérer", explique Kinan. Enfin libre, le jeune garçon a confié qu’il veut un jour devenir un policier "pour attraper les méchants".