Syrie : au moins 15 morts lors du lancement de l’offensive turque contre les Kurdes

Le bilan de l’opération

Au moins 15 personnes sont décédées dont 8 civils, dans le cadre d’une offensive lancée par Ankara contre une milice kurde soutenue par les pays occidentaux contre les jihadistes du groupe Etat islamique. La Turquie estime que cette milice est une organisation "terroriste" à cause de ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). D’après le ministère turc de la Défense, des militaires turcs et leurs supplétifs syriens se sont introduits, mercredi, dans le nord-est de la Syrie. D’après toujours le bilan communiqué par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’opération a également fait des "milliers de déplacés" fuyant les zones bombardées.

Une forte explosion

Cette offensive, la troisième en trois ans, a pour but de créer une "zone de sécurité" pour séparer les positions des YPG de la frontière turque, souligne Ankara. Il s’agit également de reloger une partie des près de quatre millions de Syriens réfugiés en Turquie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes des YPG, ont déclaré avoir "repoussé" cette offensive turque. A Ras al-Aïn, une forte explosion a été entendue, de la fumée s’est élevée tout près de la frontière et des avions ont survolé le secteur, rapporte Franceinfo.

Les réactions des dirigeants occidentaux

Une réunion d’urgence aura lieu jeudi pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à la suite de cette offensive turque. De leur côté, les dirigeants occidentaux n’ont pas tardé à réagir. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a condamné cette incursion turque tandis que Londres est sérieusement préoccupé. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a pour sa part réclamé l’arrêt de l’offensive. Pour l’Allemagne, l’opération risquait "de provoquer une résurgence" de l’EI. "Les Etats-Unis ne soutiennent pas cette attaque et ont clairement indiqué à la Turquie que cette opération était une mauvaise idée", a écrit Donald Trump dans un bref communiqué. Avant même le déclenchement de l’offensive, le président russe, Vladimir Poutine a demandé au président Erdogan de "bien réfléchir".

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Je condamne l’opération unilatérale lancée par la Turquie en Syrie. Elle remet en cause les efforts sécuritaires et humanitaires de la Coalition contre Daech et risque de porter atteinte à la sécurité des Européens. Elle doit cesser. Le Conseil de sécurité est saisi.

— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) 9 octobre 2019