Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a commandé une enquête sur les conflits et le droit international humanitaire.
Dans ce sondage, sollicité par le CICR, 16 000 "millenials", c’est-à-dire des jeunes adultes nés entre 1980 et la fin des années 1990, (également appelés génération Y), ont été interrogés. Comme le rapporte France Info, ces enquêtés viennent de 16 pays différents dont certains sont en guerre. Cette enquête consistait à demander leur point de vue sur les guerres et les conflits dans le monde.
Les résultats de ce sondage ont été publiés, jeudi 16 janvier. Ils ont montré que quelque 54 % des "millenials" sont convaincus qu’une attaque nucléaire se produira au cours de la décennie. Toutefois, 84 % des sondés ont considéré que l’utilisation d’armes nucléaires n’est en aucun cas acceptable, et 54 % pensent qu’elles devraient être interdites.
La génération Y (des personnes âgées de 20 à 35 ans) a également exposé leur point du vue sur les guerres et le droit international humanitaire. "Pour les membres de cette génération, le risque qu’une guerre dévastatrice ait lieu de leur vivant est réel", a constaté le président du CICR. Selon le sondage, près de la moitié des personnes interrogées pensent qu’une troisième guerre mondiale éclatera au cours de leur existence, et "c’est alarmant", a-t-il renchéri.
Le CICR a aussi remarqué des "tendances inquiétantes traduisant un manque de respect des valeurs humaines fondamentales consacrées par le droit international". Ainsi, 37 % des enquêtés pensent que la torture est acceptable dans certaines circonstances alors que des explications sur cet état de fait, ont été déjà émises. Par ailleurs, 15 % considèrent que les combattants devraient employer tous les moyens pour atteindre leurs objectifs, quelles que soient les pertes civiles engendrées.
Toutefois, il a été constaté que 74 % des "millenials" pensent que les guerres peuvent être évitées et que 75 % estiment nécessaire d’imposer des limites aux méthodes et aux moyens de guerre. "C’est encourageant", a estimé le CICR.
Par ailleurs, une différence a été constatée entre les jeunes adultes vivant dans les pays touchés par la guerre et ceux résidant dans les pays en paix. Les résultats ont montré que les premiers sont plus susceptibles de croire qu’on observera moins de guerres, ou plus de guerres du tout, avec 46 % si ce pourcentage est de 30 % pour les seconds. Les "millenials" d’Ukraine et de Syrie sont les plus optimistes. Respectivement, 69 % et 60 % entre eux sont convaincus que dans les cinq prochaines années, la guerre devrait prendre fin dans leurs pays.
>>> A lire aussi : Arme nucléaire : l’Iran pourrait y accéder, lance Jean-Yves Le Drian