C’est une nouvelle qui réjouit la famille et les proches du Français condamné à mort par la justice indonésienne.
Après dix-neuf années de détention en Indonésie, Serge Atlaoui, 61 ans, va retourner en France ce mardi. Condamné à mort en 2007 pour trafic de drogue, accusation qu’il a toujours contestée, il bénéficie aujourd’hui d’un transfert autorisé pour raisons humanitaires. L’accord conclu fin janvier entre la France et l’Indonésie a permis d’organiser ce retour, supervisé par des policiers français dépêchés sur place.
Serge Atlaoui avait été interpellé en 2005 près de Jakarta, dans une usine où plusieurs dizaines de kilos de drogue avaient été saisis. Considéré comme un "chimiste" par les autorités indonésiennes, cet artisan soudeur originaire de Metz a toujours nié toute implication dans un réseau criminel. Il a toujours clamé son innocence en affirmant qu’il était simplement chargé d’installer du matériel industriel. Initialement, l’accusé avait écopé d’une peine de prison à vie, il a vu sa peine aggravée en appel, menant à une condamnation à mort. Son exécution, prévue en 2015 avec huit autres condamnés, avait été suspendue sous la pression de Paris.
L’avion transportant Serge Atlaoui doit se poser sur le sol français mercredi matin. Son avocat, Richard Sédillot, a confirmé qu’à son arrivée, il sera présenté au parquet de Bobigny avant d’être placé en détention. Une procédure d’adaptation de sa peine devra être examinée par la justice française. L’accord avec Jakarta laisse à la France la possibilité d’amnistier, de réduire la peine ou d’accorder une clémence à l’ancien condamné. L’Indonésie compte actuellement plus de 530 condamnés à mort, dont près d’une centaine d’étrangers, selon des données officielles relayées par l’association Kontras.
Ce rapatriement marque une étape décisive dans le combat judiciaire de Serge Atlaoui et de ses proches, mais son avenir en France reste à déterminer.