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Donald Trump a menacé de ruiner la Turquie si elle attaque les Kurdes en Syrie. La réponse d’Ankara ne s’est pas fait attendre. "Nous ne serions intimidés par aucune menace", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères.
Dimanche 13 janvier sur Twitter, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a mis en garde la Turquie, contre une catastrophe économique en cas d’attaque contre les Kurdes après le prochain retrait des troupes américaines de Syrie. Les Etats-Unis vont "dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes", a-t-il tweeté. Il appelle également à la création d’une "zone de sécurité" de 30 kilomètres, sans donner de précisions sur sa localisation ni sur son financement. Dans le même temps, Washington demande aux Kurdes de "ne pas provoquer la Turquie".
"Nous avons dit à plusieurs reprises que nous ne serions intimidés par aucune menace", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse à Ankara. "Menacer la Turquie sur le plan économique ne mènera à rien", a-t-il ajouté. Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, s’est exprimé de son côté sur Twitter indiquant que la Turquie s’attend les Etats-Unis honorent leur partenariat stratégique. La Turquie combat les terroristes et non les Kurdes, a-t-il rappelé tout en s’adressant à Donald Trump. "C’est une erreur fatale d’assimiler les Kurdes de Syrie au PKK, qui est sur la liste américaine des organisations terroristes, et à sa branche syrienne du PYD [Parti de l’union démocratique]-YPG [Unités de protection du peuple]", a-t-il précisé.
Le retrait des 2 000 soldats américains de Syrie annoncé le 19 décembre par Donald Trump a provoqué l’inquiétude des milices kurdes syriennes du YPG. Ces derniers sont en première ligne dans le combat contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique. Ils redoutent d’être la cible de la Turquie, laquelle les assimile à des terroristes et les menace d’une offensive.