Les talibans ont repris le contrôle du pouvoir en Afghanistan après le retrait des troupes internationales. De nombreuses femmes craignent le retour de la charia.
Après le retour au pouvoir des talibans, la situation en Afghanistan est au cœur des actualités internationales. Plusieurs pays ont envoyé des soldats pour assurer les évacuations de leurs ressortissants.
Par ailleurs, plusieurs Afghans cherchent à fuir le pays par crainte des représailles des talibans. Effectivement, leur présence signifie un retour de la charia, et les femmes seront les premières victimes de cette application stricte du Coran, note le magazine Elle.
Vendredi 13 août, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a souligné qu’il est particulièrement horrifiant et déchirant de voir que les "droits, acquis par les filles et les femmes afghanes", sont en train de leur être enlevés. Des défenseurs des droits s’inquiètent particulièrement de l’accès à l’éducation pour les filles. "Je sais que les talibans ne permettront pas aux filles d’étudier à l’école. Même maintenant, quand ils prennent le contrôle d’un district, la première chose qu’ils font est de fermer les écoles de filles", a expliqué à la BBC Shahla, enseignante à l’université de Kaboul.
Au micro de France Info, Martine van Bijlert, membre de l’Afghan Analyst Network, a indiqué que dans certains endroits, les filles sont autorisées à aller à l’école jusqu’à l’âge de 7 ans, mais pas au-delà.
Outre l’accès à l’éducation, les femmes afghanes ne sont plus libres de se déplacer. Khadija Hussaini, chercheuse au sein de l’Afghan Analyst Network, a apporté plus d’explications. Selon des informations, des femmes ne peuvent pas quitter leur maison sans un homme de leur famille. "Nous avons entendu parler de mariages forcés entre des soldats, commandants talibans et des jeunes filles", a-t-elle indiqué sur la chaîne.
Selon un rapport de Human Rights Watch, publié en juin, une police de la promotion de "la vertu et de la prévention du vice" patrouille dans le sud-ouest du pays pour contrôler et s’assurer que les citoyens respectent bien les codes moraux prescrits par les talibans.
Ainsi, le port du voile intégral, visage compris, (la burqa) serait obligatoire. Pour commencer l’invisibilisation des Afghanes, des affiches, représentant des femmes ont été repeintes dans les rues avant l’arrivée des talibans ce week-end.
Tayeba Parsa, juge à la cour d’appel de Kaboul fait partie des Afghanes qui ont peur pour leur vie. Selon ses dires, les femmes juges sont inquiétées, car les talibans visent en premier les militaires avant le milieu judiciaire. "Nous avons jugé et condamné certains d’entre eux. Ils veulent se venger", a-t-elle témoigné sur Radio Canada.
Des milliers d’enseignantes, de policières, de médecins, de journalistes craignent elles aussi pour leur vie malgré le fait que les talibans ont assurée qu’ils veulent "protéger le droit des femmes dans le cadre de la loi islamique".
La grand reporter Solène Chalvon-Fioriti a réagi auprès de France Info après cette déclaration des talibans. Selon elle, on ne sait pas très bien ce que cela veut dire, mais il y a une chose dont on est certain, c’est que cela veut dire qu’il y aura, s’il y a possibilité de travail, "une ségrégation des sexes". Elle a relaté que certaines entreprises ont déjà construit des murs à l’intérieur de leur entreprise pour séparer les hommes et les femmes
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