Un émissaire qatari a trouvé le moyen de payer les salaires des fonctionnaires civils du Hamas. Il s’est rendu dans l’enclave palestinienne avec 15 millions de dollars (12 millions d’euros) en cash dans ses valises.
Soumis à un blocus depuis des semaines, le Qatar a dû trouver un autre moyen pour payer les salaires de quelque 22 000 fonctionnaires civils du Hamas. Un représentant diplomatique du Qatar a fait transiter 15 millions de dollars (12 millions d’euros) dans ses valises. Avec l’autorisation des autorités israéliennes, le convoi diplomatique a franchi jeudi le point de passage d’Erez entre Israël et le territoire palestinien.
Vendredi, de longues files de salariés ont été vues devant les bureaux de poste dès 8 heures (heure locale). Ils sont venus pour la distribution d’une partie de leurs salaires. Des manifestants palestiniens blessés ont également obtenu des indemnités. L’opération s’est poursuivie samedi et est sous la surveillance du diplomate qatari chargé des relations avec Gaza, Mohammed al-Emadi.
Mohammed al-Emadi a dû quitter brusquement le site de Malaka sur lequel se déroule la "Marche du retour" chaque semaine. Les protestataires lui reprochaient de donner autant d’argent aux fonctionnaires du Hamas, mais seulement 5 millions de dollars (4 millions d’euros) pour les 50 000 familles pauvres de Gaza. En effet, le Qatar finance jusqu’à 60 millions de dollars le fioul qui fait tourner les turbines du centrale électrique de l’enclave. Cette action a été sous le contrôle des Nations unies.
L’Autorité palestinienne a critiqué ces dollars distribués sans son accord sur ce territoire. Elle a dénoncé des agissements de "gangster". "Quinze millions de dollars ont été versés au Hamas aux dépens du sang palestinien. Les dirigeants de l’organisation profitent de cet argent pour poursuivre le plan sioniste-américain visant à séparer la bande de Gaza de la Cisjordanie", s’est plaint Wafa, l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne.
De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a dénoncé le transit des fonds qataris. Il le qualifie d’une "capitulation devant le terrorisme".
(Source : Le Figaro)