A l’unanimité, les Palestiniens ont rejeté le plan de paix de Donald Trump. De nombreux pays ont appelé à des "négociations directes" entre les deux pays.
Donald Trump a présenté, mardi 28 janvier, le plan de paix pour le Proche-Orient. Sans attendre, les Palestiniens et leurs alliés l’ont unanimement rejeté, rapporte 20 Minutes. Le Président palestinien, Mahmoud Abbas, a immédiatement répliqué que ce plan "ne passera pas". Car il est favorable à Israël et accorde de nombreuses garanties et notamment un feu vert pour annexer les colonies. "Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem comme capitale d’un Etat palestinien", a-t-il renchéri.
Pareillement, le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a lui aussi, formellement écarté ce plan. "Nous n’accepterons pas de substitut à Jérusalem comme capitale de l’Etat de Palestine", a déclaré Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement. Dans ce sens, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a prévenu que cette proposition "ne passera pas" et pourrait conduire les Palestiniens vers une "nouvelle phase" de leur lutte.
Le mouvement chiite libanais, Hezbollah est également hostile à ce plan en disant que c’est une "tentative d’éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes". Pour l’Iran, "ce plan de paix de la honte imposé par l’Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l’échec". Un avis partagé avec le ministère turc des Affaires étrangères. Ce dernier a qualifié ce projet de "mort-né". C’est un "plan d’occupation visant à tuer une solution à deux Etats et à extorquer des Territoires palestiniens", a-t-il signifié.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères de la Jordanie a estimé que "la seule voie pour une paix globale et durable" est l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967.
Comme tant d’autres pays dans le monde, l’Egypte et l’Arabie Saoudite ont également réagi en adoptant une position prudente. Les autorités égyptiennes se sont contentées d’appeler Israéliens et Palestiniens à un examen "attentif et approfondi" du plan. "L’Egypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine". Dans un communiqué, le pays les a aussi invités à ouvrir des voies de dialogue, sous les auspices des Etats-Unis, pour une reprise des négociations. Le but est "de parvenir à une paix juste et globale et à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant", a souligné Le Caire.
Pour l’Arabie Saoudite, le royaume a annoncé apprécier les efforts de l’administration Trump d’œuvrer pour un plan de paix complet entre les parties palestinienne et israélienne. Toutefois, il a appelé à des pourparlers directs entre les deux pays. Par ailleurs, le roi Salmane a affirmé son soutien "inébranlable" aux droits des Palestiniens, lors d’un entretien téléphonique avec Mahmoud Abbas. Selon l’Agence d’Etat saoudienne (SPA), le roi est du côté des Palestiniens et soutient "leurs choix et ce qui consacre leurs espoirs et aspirations".
Pour les alliés européens des Etats-Unis, le Royaume-Uni fut le plus positif et qui a qualifié ce plan de "proposition sérieuse qui pourrait constituer une avancée positive". Quant à l’Union européenne, le chef de la diplomatie, Josep Borrell, a seulement annoncé que l’UE allait "étudier et évaluer les propositions avancées". Il a cependant réaffirmé son engagement "ferme" en faveur d’"une solution négociée et viable à deux Etats". Cet avis a été également repris par Heiko Maas, le chef de la diplomatie allemande.
Côté russe, Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré aux agences russes que pour le moment, "nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties". Toutefois, la Russie a opté pour des "négociations directes" entre Israéliens et Palestiniens, afin de parvenir à un compromis mutuellement acceptable.
Face à toutes ces réactions de beaucoup de pays, l’ONU a rappelé, dans un communiqué, que l’organisation internationale s’en tenait aux frontières définies en 1967. "La position des Nations unies sur la solution à deux Etats a été définie à travers les ans par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale auxquelles est tenu le secrétariat de l’ONU", a précisé Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations-unies.
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