L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dévoilé ce lundi le bilan d’une campagne sans merci contre le trafic de drogue aux Philippines. Les 122 enfants tués avaient entre 1 et 17 ans.
Au total, 122 enfants ont été tués aux Philippines entre juillet 2016 et décembre 2019. Les mineurs âgés de 1 à 17 ans ont été assassinés par la police ou des tueurs masqués. Les meurtres ont été commis durant la guerre contre la drogue lancée en 2016 par le président du pays Rodrigo Duterte, a indiqué lundi une ONG contre la torture basée à Genève. Il ne s’agit que de "la partie émergée de l’iceberg, il est probable qu’il y en ait beaucoup d’autres", a déploré le secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Gerald Staberock, lors d’une conférence de presse virtuelle. Il a d’ailleurs dénoncé des exécutions directes d’enfants.
Lors de sa vaste campagne contre le trafic de drogue, le président philippin Rodrigo Duterte a incité la police, au plus haut niveau, à tuer les trafiquants de drogue présumés. Les enquêtes menées par l’OMCT ont révélé que près de 40 % des enfants ont été assassinés par des policiers et les 60 % par des inconnus. Certains enfants représentaient une cible directe, notamment dans le cas des témoins gênants d’autres assassinats. D’autres ont été exécutés à cause d’une erreur d’identité faute d’avoir trouvé la véritable cible. Enfin, certains sont morts à cause de balles perdues lors d’opérations de police.
Le rapport de l’OMCT dénonce également une forte hausse des arrestations et des détentions de mineurs à cause de la guerre contre la drogue. Conséquence : les centres de détention sont surpeuplés où les abus et la torture sont assez nombreux. "Nos partenaires locaux nous ont rapporté que pendant le confinement, deux enfants ont été mis vivants dans des cercueils ou des cages", a noté Laure Elmaleh de l’OMCT. Face à une situation assez préoccupante, l’organisation a sollicité le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui se réunit du 30 juin au 20 juillet à Genève, de mettre en place un mécanisme d’enquête internationale sur ces exactions.
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