Au Pakistan, les chrétiens qui représentent environ 2% de la population sont parmi les plus marginalisés de la société et sont fréquemment la cible d’accusations de blasphème infondées.
Des émeutes ont éclaté au Pakistan à la suite d’allégations de blasphème, entraînant des attaques contre des lieux de culte et des biens. Dans la partie orientale du Pakistan, plusieurs églises ont été la cible d’incendies provoqués par une foule en furie, comme en témoignent la police et les services de secours. Des centaines de personnes, munies de bâtons et de pierres, ont envahi le quartier à prédominance chrétienne de Faisalabad, a rapporté la police locale citée par Le Figaro. Les événements ont été déclenchés par des fanatiques religieux qui ont accusé une famille chrétienne de la région d’avoir profané le Coran, d’après les informations d’un responsable des secours sur place.
Sur les vidéos partagées sur les réseaux sociaux apparaissent les flammes dévorant les églises ainsi que des objets en feu tels que lits et chaises abandonnés dans les rues. « Des photos et des vidéos de pages du Coran brûlées ont été partagées entre habitants, ce qui a provoqué un tollé », a expliqué Rana Imran Jamil, porte-parole des services de secours de la ville. Au total, quatre églises auraient été incendiées et aucun blessé n’a été signalé. « Nous appelons à la justice et à l’action de la part des forces de l’ordre et de ceux qui rendent la justice (...) afin qu’ils interviennent immédiatement et nous assurent que nos vies ont de la valeur dans notre propre patrie », a posté sur le réseau social X (anciennement Twitter) l’évêque de la ville voisine de Lahore, Azad Marshall.
La question du blasphème est extrêmement délicate au Pakistan, car des allégations non prouvées d’atteinte à l’islam peuvent déclencher des meurtres et des lynchages. Des hommes politiques ont été assassinés, des pays européens ont été menacés de destruction nucléaire et des étudiants ont été lynchés en raison d’accusations de blasphème. Dans ce pays d’Asie, où les chrétiens représentent environ 2% de la population, ces derniers sont parmi les plus marginalisés de la société et sont fréquemment la cible d’accusations de blasphème infondées.