Une opération d’envergure a été préparée par le régime de Bachar Al-Assad et ses alliés pour reprendre la province d’Idleb, dernier grand bastion insurgé du nord-ouest de la Syrie.
Depuis plusieurs semaines, le pouvoir de Damas amasse des troupes aux abords de la province d’Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie. Idleb est dans le collimateur du régime Al-Assad et de son allié russe qui visent particulièrement les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham. Mardi l’aviation russe a bombardé plusieurs zones de la province.
Un responsable des rebelles syriens et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) ont déclaré que l’aviation russe a repris les raids aériens contre la province d’Idleb après 22 jours d’interruption. Ces raids interviennent "au lendemain des frappes rebelles contre des positions des forces du régime dans la province voisine de Lattaquié qui ont fait trois morts", selon le directeur de l’OSDH.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé de son côté que la région d’Idleb était un "nid de terroristes" qui affaiblissait le processus de paix en Syrie. La province servirait également de base arrière pour préparer des attaques contre les forces russes dans le pays. Le processus de paix dit d’Astana a permis notamment de mettre en place plusieurs "zones de désescalade" en Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350 000 morts.
Selon l’ONU, une offensive contre Idleb pourrait faire jusqu’à 800 000 déplacés et provoquer "une catastrophe humanitaire". La France a également exprimé "sa préoccupation". Une telle opération "entraînerait des conséquences désastreuses" et "engendrerait une nouvelle catastrophe humanitaire et migratoire majeure", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.