Alors que le conflit en Libye ne cesse de s’aggraver, aucun accord sur un cessez-le-feu n’a été trouvé, en Russie.
Depuis neuf mois, des combats meurtriers ont été constatés, aux portes de Tripoli (Lybie), rapporte Le Figaro. Avec ses troupes, l’homme fort de l’est de la Libye, Khalifa Haftar, combat le gouvernement libyen (GNA), reconnu par l’ONU, conduit par Fayez al-Sarraj.
Dimanche 8 janvier dernier, les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont décidé d’une trêve. Pour continuer dans ce sens, un accord formel de ce cessez-le-feu a été accepté et paraphé par le Premier ministre. Pourtant, mardi 14 janvier, son rival, le commandant en chef de l’armée libyenne, a quitté Moscou, sans l’avoir signé, après avoir demandé un délai de réflexion, lundi 13 janvier soir.
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Cette information a été annoncée, à l’AFP, par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Pourtant, selon les informations, les deux parties semblent néanmoins respecter le cessez-le-feu, du 8 janvier dernier. Cette situation témoigne l’influence respective d’Ankara et de Moscou alors que l’Occident semble impuissant.
Dans ce conflit, la Turquie soutient Sarraj et déploie des militaires. La Russie est soupçonnée d’appuyer Haftar avec des armes, de l’argent et des mercenaires, malgré ses contestations quant à la véracité de cette affirmation.
Après ce départ du maréchal Haftar de Moscou, tant de questions se posent, notamment concernant la conférence internationale sur la Libye sous l’égide de l’ONU. Cette réunion devrait se tenir à Berlin, en ce mois de janvier. D’ailleurs, la chancelière Angela Merkel était venue à Moscou, samedi 11 janvier, obtenant le soutien de Vladimir Poutine.
Ce conflit libyen provoque la crainte de la communauté internationale surtout avec l’arrivée sur le terrain libyen de la Turquie et la présence suspectée de mercenaires russes. Mais il y a également l’existence d’une multitude de groupes armés, surtout des milices djihadistes, des trafiquants d’armes et des passeurs de migrants.
Les pays européens redoutent que la Libye ne devienne une "seconde Syrie" et veut réduire la pression migratoire à ses frontières. Cependant, selon Moscou, les Occidentaux sont largement responsables de ce conflit, car c’est un pays ayant les plus importantes réserves africaines de pétrole. Comme Vladimir Poutine ambitionne de prendre pied en Afrique, la Russie espère ainsi, retrouver un marché pour ses armes et son blé. Pareillement, la Turquie voudrait avoir des profits pétroliers, à la faveur d’un accord controversé avec le GNA.