Des milliers d’hectares de terres brûlées, des hôpitaux fermés…, la situation au Liban devient de plus en plus compliquée avec la poursuite des bombardements par l’armée israélienne.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur une situation sanitaire critique au Liban. En raison de la promiscuité dans les abris pour personnes déplacées, de la fermeture des hôpitaux et du départ du personnel médical, le pays se retrouve confronté à un risque élevé d’épidémies. Les infrastructures hydrauliques sont également gravement endommagées, menaçant ainsi l’accès à l’eau potable pour environ 300 000 personnes. "Nous sommes confrontés à une situation où le risque d’épidémies, telles que la diarrhée aqueuse aiguë, l’hépatite A et un certain nombre de maladies évitables par la vaccination, est beaucoup plus élevé", a déclaré par liaison vidéo depuis Beyrouth, Ian Clarke, Responsable adjoint de l’OMS pour le Liban.
Depuis le 17 septembre, 16 attaques ont été recensées contre les structures de santé, entraînant la mort de 65 personnes et faisant 40 blessés parmi le personnel médical. Ces incidents portent à 37 le nombre total d’attaques contre le secteur de la santé, avec un bilan de 87 morts et 74 blessés. Les conséquences sont alarmantes : 96 centres de soins de santé primaires et plusieurs établissements hospitaliers du sud du Liban ont dû fermer. Cinq hôpitaux ne sont plus opérationnels, tandis que quatre autres ont été partiellement évacués. Les patients, y compris ceux nécessitant des soins critiques comme la dialyse ou le traitement du cancer, ont dû être transférés, mettant à rude épreuve les services d’urgence restants.
Sur le plan alimentaire, les hostilités en cours ont eu un impact dévastateur sur l’agriculture dans le sud du Liban, l’une des principales régions productives du pays. Selon Matthew Hollingworth, Directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) au Liban cité par RTL, "1 900 hectares de terre arable ont été brûlés dans le sud, 12 000 hectares dans ce qui est l’une des régions les plus productives du Liban ont été abandonnés, 46 000 agriculteurs sont touchés". Le PAM tire la sonnette d’alarme, car la destruction de ces terres aggrave une crise alimentaire déjà fragile. Les produits agricoles pourrissent dans les champs en raison de l’abandon forcé des exploitations, et même si les agriculteurs pouvaient revenir, il est probable que beaucoup de terres ne soient plus exploitables avant plusieurs années.
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