Alors que Washington et Seoul se sont livrés depuis dimanche 28 novembre à une véritable démonstration de force dans la mer Jaune, les joutes verbales s’accentuent entre les deux Corée.
Aujourd’hui, le Président sud-coréen Lee Myung-Bak a ouvertement menacé son voisin nord-coréen lors de sa première allocution télévisée depuis le bombardement meurtrier de l’île de Yeonpyeong la semaine dernière. "Je ne peux m’empêcher d’exprimer ma colère face à la brutalité du régime du Nord. Désormais, notre population sait que toute tolérance ou toute patience supplémentaire ne débouchera que sur des provocations encore plus importantes", a indiqué Lee Myung-Bak en précisant que la Corée du nord allait "payer le prix" de ses tirs d’artillerie. Par ailleurs, le Président sud-coréen a tenu à précisé qu’il était "difficile de s’attendre à ce que la Corée du Nord abandonne sa politique armée de la corde raide et son programme d’armement nucléaire".
Au même moment, les Etats-Unis et son allié sud-coréen ont organisé depuis dimanche des manœuvres aéronavales conjointes en mer Jaune. Séoul a notamment engagé six bâtiments de guerre, dont un destroyer lance-missiles de 7 600 tonnes équipé du système Aegis, deux destroyers de 4 500 tonnes, des frégates et des moyens aériens de lutte anti-sous marine. Prévues jusqu’à mercredi, ces manœuvres sont les plus importantes jamais entreprises par les deux nations avec notamment la présence du porte-avion nucléaire George Washington. Selon la Maison Blanche, ces opérations visent à "renforcer la dissuasion contre la Corée du Nord".
Ainsi, du côté de Pyongyang, on dénonce une "provocation et un crime", qui mènent la région "au bord de la guerre". "Il est criminel de la part de la Corée du Sud et des Etats-Unis d’organiser des exercices militaires à grande échelle à cet endroit critique, qui peuvent mener la situation à un stade explosif".
Pour rappel, la Corée du Nord a tiré 170 obus en direction de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong mardi, faisant quatre morts, deux militaires et deux civils. Cette attaque est la plus importante depuis la guerre de Corée (1950-1953). Jusqu’ici, le Président sud-coréen a essuyé des critiques de la part de la presse et de certains responsables politiques sur la riposte militaire jugée trop timorée de Séoul.