Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur de la Corée du Nord a justifié le lancement d’un satellite espion par son pays.
La Corée du Nord a lancé un satellite espion qui a été mis en orbite mardi 21 novembre. Plusieurs pays occidentaux ainsi que le Japon et la Corée du Sud ont dénoncé cette opération.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a de son côté indiqué que l’utilisation de technologies de missiles balistiques violait les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Devant le Conseil, l’ambassadeur nord-coréen Kim Song a assuré lundi que le lancement d’un satellite espion était un acte "légitime" d’autodéfense face aux Etats-Unis. Selon ses dires, aucune autre nation dans le monde ne se trouve dans une situation sécuritaire aussi "critique que son pays". Il a déploré que d’autres pays ne soient pas soumis à des restrictions sur les satellites. "C’est le droit légitime de la Corée du Nord, en tant qu’autre partie belligérante, de développer, tester, fabriquer et posséder des systèmes d’armement équivalant à ceux que les Etats-Unis possèdent ou développent", a-t-il expliqué.
En réponse, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a rejeté les justifications nord-coréennes. Elle a souligné que les exercices militaires conjoints "de routine" entre les Etats-Unis et la Corée du Sud ont été par nature "défensifs". "Nous réduisons les risques intentionnellement et faisons preuve de transparence en annonçant les exercices en avance, avec les dates et les activités, contrairement à la Corée du Nord", a-t-elle renchéri. Elle a par ailleurs rappelé que ces exercices ne violaient pas les résolutions du Conseil de sécurité.
Ce fut une occasion pour l’ambassadrice d’accuser de nouveau la Chine et la Russie d’empêcher le Conseil de sécurité d’agir sur le dossier nord-coréen. L’ambassadeur chinois adjoint Geng Shuang a répliqué en accusant Washington "d’aggraver les tensions et la confrontation" par son alliance militaire avec Séoul. Selon lui, la Corée du Nord sera prise dans ce cercle vicieux d’actions agressives de représailles si elle se sent "constamment menacée et que ses inquiétudes légitimes concernant sa sécurité demeurent".
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