La France va fermer son ambassade en Syrie, a annoncé ce vendredi le président Nicolas Sarkozy. Cette décision a été prise, selon lui, pour dénoncer le "scandale" de la répression opérée par le régime de Bachar al-Assad contre la population civile.
Rupture diplomatique entre Paris et Damas. "Alain Juppé et moi nous avons décidé de fermer notre ambassade en Syrie", a déclaré à la presse Nicolas Sarkozy, à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
"Ce qui se passe, c’est un scandale, il y a plus de 8.000 morts, (dont) des centaines d’enfants, et la ville de Homs qui menace d’être rayée de la carte, c’est absolument inacceptable", a poursuivi le chef de l’Etat.
"Le Conseil (européen) a condamné dans les termes les plus vifs ce qui se passe en Syrie, pas seulement à l’endroit de vos confrères (...) mais ce symbole là est particulièrement inacceptable", a ajouté le président français, s’adressant à des journalistes présents au siège de l’UE à Bruxelles. Il a jugé que "l’attitude du pouvoir syrien a été particulièrement inadmissible" dans les tentatives manquées d’exfiltration des deux journalistes français, Edith Bouvier et William Daniels, déjà évacués en lieu sûr au Liban en attendant leur rapatriement prévu ce soir.
"Nous avons dit nos encouragements au conseil national syrien, il en est fait expressément état dans les textes du Conseil européen et nous continuerons à prendre des initiatives au conseil de sécurité (de l’ONU) pour qu’un certain nombre de blocages soient levés", a insisté Nicolas Sarkozy, qui exclut toutefois toute intervention militaire en Syrie.
Et lui de proposer : "Je suis favorable à ce qu’au moins aux frontières de la Syrie, des zones humanitaires soit organisées pour qu’on puisse accueillir des gens qui sont persécutés par le régime syrien, qui doit partir".
Par ailleurs, les autorités syriennes ont annoncé jeudi soir avoir retrouvé dans le quartier de Baba Amr, à Homs, les corps des deux journalistes occidentaux tués la semaine dernière en Syrie. Il s’agit de l’Américaine Marie Colvin et du Français Rémi Ochlik.
"Les autorités concernées ont pu ce matin, pour des raisons humanitaires et après un grand effort, localiser les corps des deux journalistes, l’Américaine Marie Colvin et le Français Rémi Ochlik, enterrés dans la région qui fut contrôlée par des groupes terroristes armés à Baba Amr à Homs", a annoncé le ministère syrien des Affaires étrangères.
Une vidéo datant du lundi et mise en ligne par des militants de Homs montrait ce qui semblait être l’enterrement des deux journalistes dans un cimetière du quartier insurgé de Bab Amro. L’inhumation des corps a été décidée faute d’électricité pour alimenter les chambres froides de la morgue, a-t-on expliqué.