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Séoul suspend la distribution de DeepSeek, un robot conversationnel développé par une startup chinoise spécialisée en intelligence artificielle.
En Corée du Sud, les autorités ont décidé d’enlever l’application des boutiques en ligne, suscitant un débat sur la protection des données personnelles et la sécurité nationale.
Le 12 février 2025, le gouvernement coréen a décidé d’interdire le chatbot chinois sur son sol. Des raisons de sécurité ont été invoquées. Les autorités sud-coréennes ont exprimé leurs inquiétudes concernant la manière dont DeepSeek collecte et utilise les données personnelles de ses utilisateurs. Cette mesure vise à évaluer la conformité du service aux lois nationales sur la protection des données. Le régulateur sud-coréen avait déjà exprimé ses doutes fin janvier, demandant des éclaircissements à l’entreprise chinoise. Face aux préoccupations soulevées, la société a admis certaines carences en matière de gestion des informations des utilisateurs.
Une enquête a été ouverte pour déterminer si l’entreprise respecte bien la réglementation en vigueur. Choi Jang-hyuk, vice-président de la Commission sud-coréenne de protection des données personnelles, réclame une analyse approfondie avant toute réintégration de l’application sur les plateformes locales. Pendant la durée de l’investigation, DeepSeek reste fonctionnel pour les utilisateurs l’ayant déjà téléchargé, mais le régulateur recommande de l’utiliser avec prudence et d’éviter d’y saisir des données sensibles.
La Corée du Sud n’est pas le seul pays à prendre des mesures contre ce chatbot chinois. L’Italie, la France et l’Australie ont également manifesté des inquiétudes sur les implications en matière de sécurité et de vie privée.
Interrogé sur le sujet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a rappelé que la Chine exigeait de ses entreprises un respect strict des réglementations locales. « Nous espérons que les pays concernés éviteront de prendre des mesures qui élargissent à l’excès le concept de sécurité ou de politiser les questions commerciales et technologiques », a prévenu le haut fonctionnaire chinois.
Par ailleurs, plusieurs ministères sud-coréens, notamment ceux de la Défense et du Commerce, ont déjà fermé l’accès à DeepSeek sur leurs réseaux internes. De grandes entreprises comme Samsung Electronics et SK Hynix, spécialisées dans les semi-conducteurs pour l’IA, suivent de près cette affaire.
Le modèle R1 de DeepSeek a attiré l’attention par sa capacité à rivaliser avec les solutions américaines tout en fonctionnant avec des ressources réduites.