Après avoir accusé Séoul d’avoir envoyé à Pyongyang des drones sans pilote transportant des tracts de propagande, la Corée du Nord menace d’ouvrir le feu sur la Corée du Sud.
Le ministère nord-coréen de la Défense a émis, samedi, un ordre aux unités d’artillerie stationnées le long de la frontière avec la Corée du Sud. L’instruction visait à les préparer à tirer à tout moment en réponse à des drones présumés envoyés depuis Séoul, transportant des tracts de propagande, rapporte l’agence de presse officielle KCNA, citant le communiqué du ministère nord-coréen de la Défense. La Corée du Nord accuse son voisin du Sud d’avoir envoyé à plusieurs reprises des drones non habités dans son espace aérien, notamment le 3 octobre et durant les jours suivants. Selon les autorités nord-coréennes, ces drones auraient largué des tracts remplis de messages hostiles au régime en place, qualifiés de "rumeurs incendiaires et de détritus" par l’agence de presse KCNA.
Selon la même source citée par BFMTV, l’armée populaire a activé des brigades d’artillerie en vue d’une éventuelle réponse militaire. Huit brigades, équipées de manière complète pour le combat, ont reçu pour mission d’être prêtes à tirer d’ici le dimanche 13 octobre à 20 heures. En parallèle, des instructions ont été données pour renforcer la vigilance aux postes d’observation anti-aérienne à Pyongyang. Dans une déclaration toujours relayée par KCNA, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a averti que toute nouvelle incursion de drones dans son espace aérien pourrait être interprétée comme une agression militaire. "C’est une provocation grave et inacceptable", a-t-il souligné.
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D’abord catégorique dans son refus des accusations, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a nié toute implication de son pays. Cependant, l’état-major interarmées a ensuite adopté une position plus mesurée, déclarant ne pas pouvoir confirmer la véracité des affirmations de Pyongyang. Kim Yo-jong, influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, a adressé un avertissement à la Corée du Sud, menaçant d’un "désastre horrible" en cas de nouvelle violation aérienne. Cette déclaration illustre l’extrême tension entre les deux voisins, qui traversent l’une des périodes les plus conflictuelles depuis des années. Kim Jong Un a d’ailleurs récemment désigné Séoul comme "l’ennemi principal" de la Corée du Nord, marquant un point bas dans les relations bilatérales.