Après 40 ans d’interdiction, les femmes iraniennes seront désormais autorisées à assister aux matches de football masculin dans certains stades du pays, selon une annonce faite le dimanche 9 juillet.
Les femmes iraniennes vont enfin pouvoir assister aux matches de championnat de football masculin, après des décennies d’interdiction à de rares exceptions près, a annoncé dimanche le président de la Fédération iranienne de football, Mehdi Taj.
"L’une des caractéristiques principales de cette saison (...) est que les femmes pourront entrer dans les stades", a déclaré Mehdi Taj lors d’une cérémonie de tirage au sort des matches, diffusée en direct. Le championnat masculin, qui mettra aux prises 16 équipes, débutera en août.
Depuis plus de 40 ans, la République islamique interdit généralement aux femmes d’assister aux matches de football masculins. Les autorités religieuses, qui jouent un rôle clé dans la prise de décision en Iran, soutiennent que les femmes doivent éviter d’être présentes dans un environnement masculin et de voir des hommes en tenue de sport, portant des shorts.
Mehdi Taj a précisé que certains stades des villes d’Ispahan, de Kerman (centre) et d’Ahvaz (ouest) étaient "prêts" à accueillir des spectatrices lors des matches. Cependant, aucun stade à Téhéran n’a été mentionné.
En août 2022, les femmes avaient été exceptionnellement autorisées à assister à un match du championnat de football à Téhéran. En octobre 2019, environ 4 000 Iraniennes avaient également pu assister au match de qualification de l’Iran pour la Coupe du Monde 2022 contre le Cambodge au stade Azadi de Téhéran, marquant ainsi la première fois depuis la Révolution de 1979.
Peu de temps avant ces événements, la Fédération internationale de football (FIFA) avait appelé l’Iran à permettre l’accès des femmes aux stades sans restriction, suite au décès d’une supportrice. Sahar Khodayari s’était immolée par le feu devant un tribunal par crainte d’être emprisonnée pour avoir tenté d’assister à un match. Elle avait essayé d’entrer dans un stade en se faisant passer pour un garçon.
Sa mort avait suscité une vague d’indignation, de nombreuses personnes appelant à des mesures drastiques contre l’Iran, notamment l’interdiction des rencontres internationales et le boycott des matches.