Riyad a reconnu le décès du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à l’intérieur de son consulat à Istanbul, en Turquie. Le chercheur rattaché à l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS), David Rigoulet-Roze, est revenu sur cette annonce.
L’Arabie saoudite a admis que Jamal Khashoggi a bien été tué dans les locaux de son consulat à Istanbul, en Turquie. Selon l’explication officielle de Riyad, une bagarre aurait conduit à son décès. Le journaliste saoudien avait été porté disparu depuis 17 jours, mais l’Arabie saoudite avait toujours soutenu qu’il était entré et ressorti vivant du consulat.
Selon le David Rigoulet-Roze, chercheur rattaché à l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS), la pression internationale était de plus en plus forte pour tenir le déni. "Il fallait reconnaître qu’il y avait eu disparition, mais aussi le décès du journaliste. C’était indispensable car la pression internationale se faisait de plus en plus forte, y compris de la part des Américains", a-t-il souligné.
En effet, le président américain Donald Trump a mis en garde vendredi l’Arabie saoudite. Mais finalement, les Etats-Unis ont jugé les explications de Riyad crédibles sur le décès de Jamal Khashoggi.
L’Arabie saoudite a décidé de destituer deux hauts responsables du renseignement, Ahmed Al-Assiri et Saoud Al-Qahtani. Ils sont suspectés par Istanbul d’avoir été les responsables directs de la disparition du journaliste. Dix-huit autres personnes ont par ailleurs été interpellées.
D’après le spécialiste français, ces actes de Riyad étaient un défi de crédibilité. Les responsables étaient des gages donnés à l’administration Trump afin de donner une version crédible. "Ceux qui sont formellement incriminés sont juste en-dessous du prince héritier (…) mais l’affaire pose un problème de fond pour cette gouvernance", a indiqué le chercheur.
>> A lire aussi : Affaire Khashoggi : "Une enquête crédible" réclamée
(Source : Europe 1)