Ce froid constat est le résultat d’une vaste étude menée entre 1979 et 2019. Les travaux ont été dirigés par un programme de recherche de l’Université de Washington et 1 162 femmes y ont participé.
L’étude de grande ampleur réalisée pendant près de 50 ans a révélé un triste constat. Selon les scientifiques, 163 millions des 1,2 milliard de femmes considérées comme ayant besoin d’une contraception n’y avaient pas accès en 2019. De fortes inégalités ont été constatées, car la majorité d’entre elles vivent dans des pays peu développés notamment en Asie du Sud ou en Afrique subsaharienne. Les résultats de l’étude publiés dans la revue scientifique The Lancet ont également mis en avant une hausse de l’utilisation de la contraception chez les femmes en âge d’avoir un enfant passant de 48% en 1970 à 48% en 2019. Mais il y a trois ans, beaucoup d’entre elles ont arrêté, car elles n’avaient pas le choix, rapporte le Huffington Post.
L’accès à la contraception est surtout compliqué pour les jeunes (15-19 ans et 20-24 ans) que les autres. Ces deux groupes représentent 24,6% des femmes pour qui la contraception est impossible. "Les jeunes femmes sont surreprésentées parmi les personnes qui ne peuvent pas accéder à la contraception lorsqu’elles en ont besoin", a déclaré la docteure Annie Haakenstad, l’une des scientifiques ayant piloté l’étude. L’experte a toutefois souligné que ces femmes ont le plus d’intérêt en utilisant une contraception. Elle a notamment cité la possibilité pour elles de poursuivre leurs études et d’accéder à un emploi rémunéré plus tard en retardant la naissance d’un enfant.
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Selon les chercheurs, les méthodes de contraception varient également en fonction des régions du monde. En Amérique latine et dans les Caraïbes par exemple, les contraceptifs oraux et les méthodes de stérilisation féminine sont les plus prisés. Dans les pays à revenus élevés, le choix se penche plutôt vers la pilule et les préservatifs. En revanche, les stérilets et les préservatifs sont les contraceptifs les plus utilisés en Europe centrale, orientale et en Asie centrale. Dans 28 pays d’Asie du sud, plus de la moitié des femmes ont opté pour la stérilisation féminine.