Durant plusieurs années au Japon, les dons anonymes de sperme au Japon ont été réalisés dans un grand vide au niveau juridique. Une proposition de loi qui doit être soumise au Parlement a pour objectif d’encadrer légalement la procédure.
Le texte préliminaire prévoit notamment de réserver l’accès aux dons de sperme aux couples mariés, donc hétérosexuels, puisqu’au Japon, les unions de même sexe ne sont pas encore reconnues. Cela indigne Satoko Nagamura, 39 ans, qui est homosexuelle. Dans des propos relayés par les médias nationaux comme Le Point, elle explique que cela reviendrait "à voler aux femmes - qu’elles soient en couple ou célibataire - leurs droits reproductifs et leur désir d’enfanter et d’élever des enfants".
Pour le moment, les établissements médicaux au Japon qui proposent des inséminations artificielles suivent en général des recommandations de la société japonaise d’obstétrique et de gynécologie. Elle conseille déjà que cette procédure soit réservée aux couples mariés. Si ce principe n’est pas réellement contraignant, pour l’heure, peu de médecins acceptent d’aider des couples lesbiens ou des femmes seules. Et si ces règles venaient à être adoptées, "les rares cliniques qui nous acceptaient ne seront plus capables de le faire", déplore Mme Nagamura.
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Des couples de femmes et des femmes seules se tournent déjà vers des dons de sperme hors milieu médical pour leur projet de bébé. Pour chercher le futur père de son enfant, il suffit souvent d’aller sur Twitter. "C’est comme un don du sang", déclare un de ces volontaires… et "il se trouve que j’ai un corps en bonne santé, donc pourquoi ne pas l’utiliser pour une bonne cause ?".
Mais ce genre d’offres sur internet soulèvent plusieurs questions quant à la sécurité sanitaire. Mme Nagamura craint d’ailleurs que le recours à cette méthode risque de renforcer l’arrivée de la future loi.
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