Les autorités en Iran continuent de s’engager dans la répression croissante des actes de désobéissance de la part des femmes refusant de porter le voile. Les instances judiciaires ont annoncé dimanche la condamnation d’une jeune femme à 74 coups de fouet pour avoir partagé une photo dévoilant ses cheveux sur les réseaux sociaux.
Le 3 janvier, une femme a été soumise à des coups de fouet en Iran pour "atteinte aux mœurs publiques" et a également été condamnée à payer une amende pour ne pas avoir porté le voile musulman, selon l’annonce faite dimanche 7 janvier par l’Autorité judiciaire iranienne. "La condamnée, Roya Heshmati, a encouragé la permissivité (en sortant) de manière ignoble dans des endroits très fréquentés de Téhéran", a affirmé, dans la soirée de samedi dernier l’organe de presse de la justice Mizan Online. "Sa peine de 74 coups de fouet a été exécutée conformément à la loi et à la charia" et "pour atteinte aux mœurs publiques", a-t-il souligné.
Le correspondant de France 24 à Téhéran a rapporté de son côté : "la justice iranienne affirme que sa peine est due au fait qu’elle a reçu de l’argent de la part de groupes basés à l’étranger pour se montrer sans voile en public". Cependant, l’avocat de la femme, Maziar Tatati, a informé le journal réformiste Shargh que sa cliente avait été interpellée en avril "pour avoir publié une photo sans porter le voile sur les réseaux sociaux".
> À lire aussi : L’Iran exécute quatre personnes accusées de "collaboration avec Israël"
Les faits ont suscité une vive émotion en Iran, notamment sur les réseaux sociaux, selon les commentaires du correspondant de France 24. La jeune femme a partagé sur Facebook les détails de son arrestation en avril 2023 et sa résistance jusqu’au dernier moment, refusant de porter le voile malgré les menaces de recevoir des coups de fouet.
Confrontées à des actes de désobéissance de la part des femmes refusant de porter le voile, les autorités ont cherché à intensifier leurs mesures en annonçant un renforcement des contrôles, notamment à travers l’utilisation de caméras, et en procédant à l’arrestation d’actrices qui posent sans hijab sur les réseaux sociaux. Malgré ces initiatives, dans les rues de certaines grandes villes du pays, ainsi que dans les cafés et les restaurants, les Iraniennes persistent à désobéir.
> Toute l’actualité en Iran sur LINFO.re