La médiatisation du calvaire de Maryam Rukabi, une Irakienne de 16 ans, a déclenché une vague de solidarité sur les réseaux sociaux. Des appels pour l’aider à financer ses soins ont été également lancés sur Twitter sous les hashtag "Sauvez la princesse Maryam".
L’histoire de Maryam Rukabi, une étudiante aux Beaux-Arts à Bagdad, a provoqué une vague d’émotions en Irak. L’adolescente de 16 ans a été attaquée à l’acide parce qu’elle a refusé la demande en mariage d’un homme. Un reportage sur son calvaire a été diffusé le 16 décembre dernier alors que les faits datent du 10 juin 2021. Alors qu’elle dormait dans son lit, un homme masqué est entré dans sa chambre avant de lui verser de l’acide sur le visage. La victime a dû passer un long séjour à l’hôpital. Les parents de Maryam ont porté plainte contre l’agresseur présumé ainsi qu’un complice. Ces derniers ont été interpellés, mais ont contesté les faits qui leur sont reprochés, a déclaré le juge d’instruction. L’enquête est en cours afin de réunir les indices contre les accusés, relate Yahoo.
Un élan de solidarité a été organisé sur les réseaux sociaux après la diffusion de l’histoire de Maryam. Selon les explications de sa mère sur la chaîne irakienne I News, l’étudiante a rencontré cet homme sur les réseaux sociaux. Il l’a alors demandé en mariage à plusieurs reprises, mais elle a toujours refusé. "Maryam répondait continuellement qu’elle ne voulait pas se marier et qu’elle souhaitait finir ses études", a confié sa mère. Des appels pour aider la jeune femme à financer ses soins se sont multi pliés sur Twitter sous le hashtag "Sauvez la princesse Maryam". En quelques jours, une cagnotte a permis de récolter plus de 90 000 dollars (près de 80 000 euros). Cette somme permettra à Maryam de réaliser une chirurgie de reconstruction du visage à l’étranger. De leur côté, le ministre de la Santé, Hani Moussa, et l’homme d’affaires Saad al-Bazaa notamment se sont engagés à prendre en charge les soins de l’adolescente à l’étranger.
Cette attaque à l’acide est une première en Irak. Abrar Wadi, militante au sein de l’Association des Femmes de Bassorah, estime qu’il règne un climat d’impunité encourageant la violence contre les femmes. Les violences faites aux femmes et les féminicides sont malheureusement nombreuses dans ce pays très attaché aux traditions. D’après les chiffres sortis par le ministère de l’Intérieur irakien, 14 000 cas de violences domestiques ont été enregistrés en 2021. Par ailleurs, une étude réalisée par l’ONG Iron Women a révélé que 89 % des femmes en Irak ont déjà été victimes de violences physiques ou verbales.
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