A cause du changement climatique, un village indonésien est noyé sous les eaux. Les rizières, l’école et les routes sont submergées par la montée de la mer
Les habitants de la région de Timbulsloko, constatent avec dépit, les conséquences du changement climatique sur leur village. Pourtant, ils sont encore plus de 200 âmes à habiter sur cette région côtière de l’île de Java. Les raisons de l’inondation sont multiples entre le recul des côtes, l’excès de pompage des eaux sous la terre et l’érosion du littoral.
Les villageois ont perdu leurs infrastructures face à ce phénomène naturel. Les eaux ont pénétré le fond des terres jusqu’à cinq kilomètres. Les experts scientifiques ont constaté que la commune de Timbulsloko s’enlise à hauteur de 20 centimètres chaque année. Ce chiffre a été multiplié par deux en une dizaine d’années d’après le spécialiste indonésien Denny Nugroho Sugianto.
Pour éviter que leurs logements ne se noient pas dans l’eau, les personnes qui habitent dans la région, utilisent une méthode assez ancienne. Les habitations sont remontées par un plancher pourtant les eaux montent assez vite. La hauteur du plancher doit être élevée chaque fois un peu plus. D’après les témoignages de Sularso, un homme âgé de 54 ans, il a effectué le procédé par trois fois et cela lui coûte cher : 22 millions de roupies environ 1451 dollars. "Pour moi, il n’y a pas d’avenir", déplore un autre riverain. "Ce village aura disparu dans moins de cinq ans. Nous ne pouvons pas construire, nous ne pouvons rien faire." analyse-t-il assez pessimiste sur son avenir. Son plancher est inondé pendant les marées. Cet habitant a peur qu’un de ces jours, une vague puissante emporte sa maison.
Tout se complique aussi pour Khoiriyah, 42 ans, les routes ont été détruites par l’eau. La maman au foyer fait face à des problèmes pour se déplacer . "La vie est plus difficile maintenant. Chaque fois que l’eau pénètre dans ma maison, j’aimerais pouvoir déménager", révèle-t-elle à l’AFP.
Même les tombes ont failli être immergés par la montée de la mer. Pour stopper les grandes marées, les habitants ont mis en place une digue composée de pneus. Les villageois ont trouvé une solution pour permettre à chacun d’aller au cimetière.
"La vie ici est monotone. Les jeunes sortent souvent, car ils détestent rester dans leur maison", souvent inondée, regrette Choirul Tamimi, 24 ans.
Cette situation risque de s’empirer à cause du changement climatique.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) des Nations unies croit qu’une hausse de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle pourrait faire augmenter le niveau des océans.