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Kalu (27 ans) et ses sœurs cadettes, Mamta (22 ans) et Kamlesh (20 ans), ont choisi de mettre fin à leur vie pour ne plus subir des violences et des harcèlements de la part de leurs maris et de leur belle-famille.
"La belle-famille est derrière nos cinq morts (...) nous ne voulons pas mourir mais la mort vaut mieux que les sévices", a écrit Kamlesh (20 ans) en guise de statut sur sa messagerie Whatsapp. Les corps sans vie des trois sœurs indiennes, mariés à trois frères, et aussi ceux des enfants de l’ainée Kalu (un petit garçon de quatre ans et d’un bébé de 27 jours) sont découverts dans un puits dans une campagne indienne isolée. Mamta et Kamlesh étaient enceintes.
De leur vivant, les trois sœurs indiennes vivaient sous le même toit que leur belle-famille à Dudu, un village indien du Rajasthan. Elles subissaient régulièrement des violences conjugales et étaient aussi victimes de harcèlement moral de la part de la belle-famille en raison de leur maigre dot.
Le père des trois sœurs, M. Meena, a témoigné en racontant que ses filles "subissaient leur violence, puis revenaient" chez leurs parents. "Mais, malgré la violence, elles disaient devoir rentrer vivre au domicile conjugal et retournaient alors chez leurs maris", a aussi ajouté ce père indien qui laissait repartir ses filles pour "sauver l’honneur de sa famille". De son côté, une sœur des trois filles mortes, Sonu, a confié que les maris et la belle-famille les " tellement harcelées", "mais ses sœurs espéraient qu’un jour les choses changeraient". Depuis presque 60 ans, le système de dot n’est plus autorisé en Inde, mais la pratique perdure. Pourtant le divorce est perçu comme une disgrâce.
Selon les chiffres du Bureau national des archives criminelles, environ 7 000 femmes au foyer ont été tuées en 2020 pour des affaires de dot et 1 700 autres se sont tuées. Pour les défenseurs des droits des femmes, ces chiffres sont largement sous-estimés. "De 30 à 40 femmes sont victimes de violence conjugale toutes les heures", estime Kavita Srivastava, militante de l’organisation non-gouvernementale de défense des droits humains PUCL. Des données qui sont basées sur le nombre des plaintes reçues par la police, rapporte Arte.tv.
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