À la suite du conflit entre Israël et le Hamas, les habitants de l’enclave palestinienne doivent faire face non seulement aux violences, mais aussi à une grave crise de santé publique.
La résurgence de maladies telles que la poliomyélite et la varicelle démontre les conditions déplorables dans lesquelles vivent les Gazaouis.
Cet été, Gaza a enregistré son premier cas de poliomyélite en 25 ans. Dans un camp de déplacés surpeuplé, un bébé non-vacciné a contracté cette maladie très contagieuse qui peut provoquer des paralysies irréversibles. Cette épidémie, couplée à des maladies de peau et des infections respiratoires, souligne la gravité de la situation sanitaire dans ce territoire.
Jean-François Corty, président de Médecins du monde, décrit au HuffPost des conditions de vie "moyenâgeuses" pour 90 % de la population de Gaza, désormais déplacée, sans accès à l’eau ni à l’électricité. Ces conditions favorisent la propagation de maladies dangereuses, tandis que la collecte de déchets devient impossible, créant un environnement propice aux infections.
Face à la menace d’une "catastrophe sanitaire", l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé à des pauses humanitaires pour vacciner les enfants contre la polio. L’armée israélienne a accepté cette demande en septembre, accordant une légère trêve de 6h à 15h pendant trois jours. Cette accalmie temporaire a permis la vaccination de 640 000 enfants, mais les bombardements ont perduré durant cette période. Cette situation a rendu cette campagne de vaccination particulièrement périlleuse, selon l’UNICEF.
Le manque d’accès à l’eau potable, ainsi que la pollution de la mer Méditerranée, ont entraîné une recrudescence des maladies de peau. À ce jour, plus de 115 000 cas ont été répertoriés, dont 96 417 cas de gale et de poux, et des infections cutanées comme l’impétigo. L’OMS reste extrêmement préoccupée par la propagation de ces maladies qui affectent gravement la qualité de vie des Gazaouis.
En plus des épidémies, la malnutrition touche également les habitants de Gaza. L’hôpital Kamal-Adwan, au nord de la région, a enregistré la mort de 37 enfants par malnutrition et déshydratation au cours de l’année écoulée. Selon Médecins du monde, cette situation résulte de blocages imposés par Israël, limitant l’accès à des ressources essentielles comme l’eau, la nourriture et les médicaments. "À Gaza, la malnutrition, la famine et la maladie tuent plus les balles", a déploré Michael Fakhri, rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation.
L’ONU, dans un rapport récent, dénonce la situation, affirmant que la malnutrition à Gaza est aggravée par des facteurs politiques. Les restrictions imposées ont des conséquences dévastatrices sur la santé et la survie des Gazaouis, avec des maladies et des privations faisant plus de victimes que le conflit armé lui-même.
SOURCE : LE HUFFINGTON POST