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Le Hamas a dénoncé un "crime de guerre" après la décision de Benjamin Netanyahu de stopper l’entrée de marchandises et d’approvisionnements dans la bande de Gaza.
Israël a déclaré dimanche qu’il suspendait toute entrée de marchandises et d’approvisionnements vers la bande de Gaza. Cette décision a été justifiée par le rejet du Hamas d’une proposition américaine de prolonger la trêve en cours. Selon le bureau du Premier ministre israélien, cette initiative aurait permis de poursuivre la trêve jusqu’à la mi-avril, couvrant ainsi les périodes du ramadan et de la Pâque juive. Ce plan prévoyait également la libération progressive des otages encore détenus par le Hamas, en deux étapes. Mais le Hamas a rejeté cette proposition. Face à ce refus, Israël a immédiatement pris des mesures drastiques. "Aucun camion n’est entré à Gaza ce matin et aucun n’entrera jusqu’à nouvel ordre", a confirmé Omer Dostri, porte-parole de Benjamin Netanyahu, sur la plateforme X (anciennement Twitter) sur le récit de RTL.
La bande de Gaza est en proie à une crise humanitaire sans précédent. Depuis le début du conflit, les infrastructures médicales sont en grande difficulté, et la population fait face à de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments. La suspension de l’entrée des marchandises risque d’aggraver considérablement la situation des deux millions de Palestiniens vivant dans l’enclave. Le Hamas a immédiatement qualifié cette décision de "chantage mesquin, de crime de guerre et de violation flagrante de l’accord de rêve". Le mouvement islamiste a exhorté les médiateurs internationaux, ainsi que la communauté internationale, à faire pression sur Israël pour qu’il revienne sur cette mesure qu’il juge "punitive et immorale". De leur côté, les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme. Plusieurs ONG actives sur le terrain rappellent que l’interruption de l’aide alimentaire met des milliers de vies en danger. Le Comité international de la Croix-Rouge et l’ONU ont exprimé leurs inquiétudes face à cette escalade.
Jusqu’à ce jour, les efforts de médiation menés par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis n’ont pas permis de sortir de cette impasse. Malgré l’intervention de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, le fossé entre les positions israéliennes et celles du Hamas semble difficile à combler. Israël campe sur ses positions et assure qu’il "n’acceptera pas de cessez-le-feu sans libération de nos otages". De son côté, le Hamas accuse Israël de vouloir gagner du temps pour poursuivre ses opérations militaires et de chercher à affaiblir la résistance palestinienne en utilisant l’aide humanitaire comme une arme de pression.
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