Selon Tokyo, les travaux pour déverser les eaux contaminées débuteront dans deux ans.
Mardi 13 avril, le Japon a annoncé qu’il prévoyait de rejeter en mer plus d’un million de tonnes d’eaux contaminées par la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima. Selon Tokyo, les travaux commenceront d’ici deux ans.
Cette décision du gouvernement japonais met fin à sept ans de débats sur la manière de se débarrasser de l’eau de la pluie ou encore des nappes souterraines. "L’eau sera rejetée après s’être assuré qu’elle est à un niveau (de substances radioactives, NDLR) nettement en dessous des standards de sécurité", a déclaré le Premier ministre Yoshihide Suga.
Actuellement, environ 1,25 million de tonnes d’eau contaminée sont stockées dans plus d’un millier de citernes près de la centrale nucléaire accidentée.
"Nous prenons cette décision au sérieux. Nous prendrons des mesures pour empêcher que des rumeurs néfastes ne circulent à l’encontre de l’agriculture, des forêts, de la pêche et du tourisme locaux", a déclaré Tomoaki Kobayakawa, le patron de Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire endommagée.
Cette décision du Japon a provoqué la colère des pêcheurs de la région. "Le gouvernement nous a dits qu’il ne rejetterait pas l’eau (à la mer, NDLR) sans l’adhésion des pêcheurs", a déclaré Kanji Tachiya, responsable d’une coopérative locale de pêche à Fukushima, à la chaîne de télévision publique NHK.
Les voisins du Japon, comme la Chine ou la Corée du Sud, ont aussi manifesté leur mécontentement. Dans un communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé une "mesure irresponsable" pouvant nuire à la santé et à la sûreté publique dans le monde. Quant à la Corée du Sud, elle a indiqué sa "vive préoccupation".
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