Sans l’aval de l’ONU ni du Parlement français, des frappes ont été menées par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre le régime de Bachar al-Assad après les attaques chimiques présumées à Douma le 7 avril.
Une frappe militaire a été menée par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ce samedi contre des sites du régime de Bachar al-Assad en Syrie en réponse aux attaques chimiques présumées à Douma, près de Damas.
" Les objectifs qui avaient été fixés ont été atteints. Il y avait des cibles qui avaient été bien identifiées, bien circonscrites, qui étaient toutes liées à la capacité chimique clandestine du régime de Bachar Al-Assad. Et ces cibles ont été touchées ", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique.
La ligne rouge a été franchie.
J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir. https://t.co/Vt9LcFcFzH pic.twitter.com/Dc726PHfAR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 14 avril 2018
" Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrées à l’arme chimique, en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute. La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie ", a indiqué la ministre de la Défense Florence Parly, dans un communiqué.
Tir d’un missile de croisière naval depuis une de nos frégates multimissions cette nuit en Méditerranée. Objectif : un site de production d’armes chimiques du régime syrien. pic.twitter.com/A4hO0EtkvQ
— Florence Parly (@florence_parly) 14 avril 2018
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont confirmé ces décisions de la France. La première ministre britannique Theresa May a indiqué que les recours diplomatiques ont été épuisés et que la seule alternative était l’usage de la force.
" Le régime Assad a de nouveau déployé des armes chimiques pour massacrer des civils innocents, épisode qui a rendu nécessaire le rétablissement d’une puissante dissuasion contre la production, la dissémination et l’utilisation de substances chimiques ", a déclaré le président américain Donald Trump.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 14 avril 2018
" Ces frappes visaient à restaurer l’interdiction absolue des armes chimiques qui est gravée dans le marbre des conventions internationales, et consolider ce faisant la règle de droit ", a expliqué l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre.
Par ailleurs, plusieurs responsables politiques français de l’opposition ont jugé cette frappe sans l’accord de l’ONU, à savoir le député LFI Jean-Luc Mélenchon, la secrétaire générale adjointe des Républicains Valérie Boyer ou le député Front national Louis Aliot.
2/2 C’est une aventure de revanche nord-américaine, une escalade irresponsable. La France mérite mieux que ce rôle. Elle doit être la force de l’ordre international et de la paix.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 14 avril 2018
- Sans aucune preuve sur la responsabilité d’une attaque chimique en #Syrie - sans mandat donné par l’ONU - la France de la république Macron attaque sans information ni autorisation de l’@AssembleeNat - Mépris du droit, mépris du parlement ! Enfin Macron a sa petite guerre !
— Louis Aliot (@louis_aliot) 14 avril 2018
#Syrie : Aucun mandat de l’ONU, le #Parlement français non informé, des preuves que nous attendons toujours. #Macron méprise la représentation nationale, piétine les règles internationales et discute après https://t.co/iZour8X6WF
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 14 avril 2018
Selon les règles de l’ONU, cette attaque peut être justifiée par trois possibilités : l’opération menée sur une demande du pays où elle doit se dérouler, un mandat des Nations-Unies, ou légitime défense.
" Aucune bombe ne devrait être lâchée sans l’aval de l’ONU ", a réagi le député France Insoumise Alexis Corbière auprès de 20 Minutes.
Plusieurs élus ont condamné la décision d’Emmanuel Macron sans une concertation préalable avec le parlement.
" Le chef de l’Etat n’avait pas à en informer les parlementaires en amont, mais un débat doit être organisé dans les trois jours qui suivent l’opération ", souligne l’article 35, alinéa 2 de a Constitution française.
D’ailleurs, ce débat aura lieu à l’Assemblée nationale, lundi.
La ligne rouge fixée par le Président de la République a été franchie par le régime syrien lors des attaques chimiques de #Douma, samedi 7 avril.
Conformément à l’article 35, alinéa 2, de la Constitution, le Parlement sera informé et un débat parlementaire sera organisé. #Syrie pic.twitter.com/g3jys22rhg
— Aurore Bergé (@auroreberge) 14 avril 2018
Anatoli Antonov, ambassadeur à Washington a indiqué que "c’est une insulte au président russe".
" Nous avions averti que de telles actions appelleraient des conséquences ", a-t-il ajouté.
" La coalition occidentale a une nouvelle fois violé le droit international en commettant un acte d’agression militaire contre un Etat souverain qui combat le terrorisme international. Un crime de guerre a été commis ", a déclaré Andreï Krassov.
"L’attaque menée ce matin contre la Syrie est un crime. Je déclare franchement que le président américain, le président français et la Première ministre britannique sont des criminels, ils n’obtiendront rien et ne tireront aucun bénéfice ", a conclu l’ayatollah Khamenei, actuel guide suprême de la Révolution islamique, via Telegram.
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(Source : 20 minutes)