Ce samedi, des frappes occidentales ont été menées contre l’arsenal chimique syrien. Aux côtés des forces militaires anglaises et américaines, l’armée française y a également contribué à hauteur de 10%. Selon les informations, ses cibles ont toutes été atteintes.
Pour la première fois depuis son mandat, le chef d’Etat français Emmanuel Macron a ordonné une importante opération militaire en menant des frappes contre le régime syrien de Bachar al-Assad. Ce dernier a été imputé de l’attaque à l’arme chimique à Douma, près de Damas, le 7 avril. Ces frappes contre l’arsenal chimique syrien ont été menées avec Washington et Londres.
" Nous ne pouvons pas tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques ", a déclaré Emmanuel Macron, une demi-heure après l’annonce d’une énorme explosion à Damas, capitale de la Syrie.
Au lendemain de l’attaque chimique présumée à Douma le 7 avril, Paris, Washington et Londres ont commencé à discuter. Et grâce aux informations obtenues des services de renseignements français, la responsabilité de la Syrie dans cette attaque meurtrière a été confirmée.
" Seuls la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont une puissance militaire suffisante pour frapper conjointement, rapidement et en différents points l’arsenal chimique syrien ", selon les informations.
Durant une semaine, le président de la République a multiplié les entretiens téléphoniques, notamment avec son homologue américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine. Pareillement chez la ministre de Défense Florence Parly et son homologue américain, le général James Mattis. Une semaine suffisait aux trois grandes puissances afin de mettre au point une frappe militaire qui n’a duré que trente minutes.
>> A lire aussi : Syrie : Emmanuel Macron "condamne les attaques chimiques" et se coordonnera avec Donald Trump
Attaques chimiques présumées en Syrie : les deux résolutions, russe et américaine, rejetées à l’ONU
Pour ces frappes, la France a engagé " cinq frégates multimissions (stationnées en Méditerranée), un pétrolier ravitailleur, ainsi que quatre Mirage 2000, cinq Rafale, deux avions de détection AWACS, et six avions ravitailleurs. "
Depuis la base française de Saint-Dizier, en Haute-Marne, les avions français ont mis cinq heures pour atteindre leurs cibles et cinq heures pour rentrer. Les frégates sont reparties vers l’ouest après la mission. Tous les moyens engagés par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont arrivés sur leurs cibles en même temps.
La France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exactement ciblé trois sites du régime syrien : la production, la conception et le stockage des armes chimiques. Deux de ces sites se trouvaient à Homs (dans le centre de la Syrie) et une à Damas. La France a visé deux cibles sur trois dont toute seule sur l’entrepôt de stockage et aux côtés du Royaume-Uni et des Etats-Unis pour la grande unité de production d’armes chimiques. Le centre de recherche de Damas, supervisant l’ensemble des affaires chimiques, n’a été traité que par des missiles américains.
" Une bonne partie de l’arsenal chimique de régime a été détruite", selon Jean-Yves Le Drian sur BFMTV.
Contrairement à ce qu’a affirmé la Russie, la France a pu atteindre toutes les cibles et aucun n’a été intercepté. D’ailleurs, sur 120 missiles qui ont été tirés lors de l’opération, 12 appartenaient à la France, soit 10% des frappes.
Jean-Yves Le Drian a indiqué que le but de ces frappes occidentales était de dissuader Bachar al-Assad d’utiliser une nouvelle fois des armes chimiques contre des civils.
"Sur la question de l’arme chimique, il y a une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir et si d’aventure elle était refranchie, il y aurait une autre intervention. Mais je pense que la leçon sera comprise", a-t-il affirmé.
A côté, le déplacement du président français pour la Russie fin mai est toujours maintenu.
" Ce déplacement n’est pas remis en cause. Il faut continuer à parler avec la Russie. Il faut que la Russie se rende compte qu’elle a voté des textes au Conseil de sécurité qu’il importe aujourd’hui de faire appliquer et (qu’il est nécessaire, ndlr) de ne pas se laisser embarquer par la barbarie de Bachar al-Assad ", a souligné le ministre en référence aux violations des résolutions non seulement sur l’accès de l’aide humanitaire aux civiles mais aussi sur les cessez-le-feu.
>> A lire aussi : Pour Moscou, les frappes en Syrie sont une "insulte au président russe"
Bilan des frappes en Syrie : une "bonne partie de l’arsenal chimique détruite"
L’OTAN "soutient" les frappes de la coalition contre la Syrie
(Source : Europe 1)