Un stock important de nitrate d’ammonium dans un entrepôt est suspecté d’être à l’origine des explosions dévastatrices de Beyrouth, le 4 août 2020. Le procureur militaire a affirmé, jeudi, la détention d’au moins seize fonctionnaires du port dans le cadre de l’enquête.
Les violentes explosions dans le port de Beyrouth (Liban), mardi 4 août, ont fait au moins 137 morts et plus de 5 000 blessés, selon le dernier bilan annoncé par le ministère de la Santé du pays. D’après les autorités locales, les déflagrations auraient été causées par un incendie dans un entrepôt abritant 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. C’est une substance très explosive lorsqu’elle est combinée à d’autres éléments.
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Dans le cadre de l’enquête sur ces explosions meurtrières, 16 fonctionnaires du port ont été placés en détention, selon le procureur militaire, Fadi Akiki, jeudi. Celui-ci a précisé qu’il s’agissait de "responsables du conseil d’administration du port de Beyrouth et de l’administration des douanes, et des responsables des travaux d’entretien et des (ouvriers) ayant effectué des travaux dans le hangar" où se trouvait le nitrate d’ammonium.
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Ces tonnes de nitrate d’ammonium étaient stockées depuis six ans dans cet entrepôt "sans mesures de précaution", selon le Premier ministre libanais, Hassan Diab. D’après l’information relayée par les médias, les autorités du port, services des douanes et certains services de sécurité savaient tous que des matières chimiques dangereuses étaient entreposées là, mais ils se seraient rejetés mutuellement la responsabilité.
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A la suite de nombreuses plaintes concernant des odeurs nauséabondes émanant du hangar, une enquête avait été lancée par la sûreté de l’Etat en juin 2019. Celle-ci avait alors constaté qu’il y avait "des matières dangereuses" dans l’entrepôt et qu’il fallait le "déplacer". Elle avait par ailleurs recommandé la réparation des parois du hangar, car ils étaient fissurés. Sachant le caractère dangereux des produits qui s’y trouvaient, la direction du port avaient récemment envoyé des ouvriers colmater les crevasses signalées. Les sources de sécurité ont indiqué que ces travaux étaient à l’origine des explosions, rapporte Le Figaro.
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