Hassan Ammar/AP/SIPA
Des proches des victimes de cette explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020 ont parallèlement organisé un sit-in devant le palais de Justice de Beyrouth ce jeudi matin.
Un mandat d’arrêt par contumace a été émis, jeudi, contre l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics au Liban, Youssef Fenianos. Cette décision du juge d’instruction près de la Cour de justice, Tare Bitar est liée à l’enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020. L’ex-ministre est poursuivi pour "intention présumée d’homicide, négligence et manquements" et qui a refusé une nouvelle fois d’être interrogé aujourd’hui, rapporte l’Agence nationale d’information (Ani, officielle) citée par Lorientlejour.com. Initialement prévu le 6 septembre, l’interrogatoire de Youssef Fenianos a été reporté au 16 septembre pour pouvoir étudier deux recours pour "vice de forme" présentés par ses avocats. Le mis en cause ne s’est pas présenté à l’interrogatoire jeudi, d’où l’émission du mandat d’arrêt par contumace.
La double explosion survenue dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 a coûté la vie à 214 personnes. Plus de 6 500 blessés ont été également recensés. Plus d’un an après les faits, l’enquête n’a pas encore abouti à des résultats concrets. De nombreux responsables poursuivis par le juge d’instruction près de la Cour de justice refusent toujours de comparaître. En plus de Youssef Fenianos, des poursuites ont également été lancées à l’encontre de plusieurs personnalités. Poursuivi pour négligence, le Premier ministre libanais sortant Hassane Diab est également visé par deux mandats d’amener.
Les proches des victimes de cette double explosion sont également sortis de leur silence. Ils se sont alors rassemblés ce jeudi matin devant le palais de Justice. Les manifestants ont exigé que les personnes impliquées dans ce dossier rendent des comptes. "Que Dieu vous maudisse tous !", a lancé Ibrahim Hoteit, porte-parole des familles des victimes. Il s’est adressé aux responsables politiques et judiciaires qu’il accuse d’entraver l’enquête.
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