Dans son dernier rapport publié jeudi, la Banque mondiale met en garde contre les économies émergentes et en développement notamment après deux décennies de croissance record.
Après deux décennies de performances remarquables, les économies émergentes et en développement ralentissent, marquées par des perspectives de croissance à long terme au plus bas depuis dix ans. Tel est le constat du rapport de la Banque mondiale publié jeudi. Depuis 2000, leur poids dans le PIB mondial est passé de 25 % à 45 %, rapporte Le Figaro. Ce taux a été porté par des puissances comme la Chine, l’Inde et le Brésil, qui ont contribué à plus de la moitié de la croissance économique mondiale ces dernières années. Mais ce dynamisme s’effrite en raison de dettes publiques élevées, d’un vieillissement démographique, des coûts liés au changement climatique, et des tensions commerciales internationales.
Malgré une stabilisation progressive de l’économie mondiale, avec une croissance attendue à 2,7 % pour 2025-2026, les économies en développement peinent à suivre le rythme des pays avancés. Leur taux de croissance, prévu à 4,1 % en 2025, reste bien en deçà des niveaux enregistrés au début du siècle (5,9 %). Cette lenteur compromet les efforts de réduction de la pauvreté et freine la réalisation des objectifs de développement. Les États les plus vulnérables, particulièrement ceux ayant une faible notation de crédit, subissent de plein fouet des coûts d’emprunt élevés, ralentissant leurs investissements. En conséquence, le revenu par habitant dans ces régions ne progressera que de 3,1 % en 2025-2026, bien loin des 4,5 % observés entre 2000 et 2019. Pour inverser la tendance, la Banque mondiale appelle à des réformes structurelles : modernisation des infrastructures, renforcement des échanges commerciaux et stimulation des investissements privés.
Du côté de la zone euro, l’année 2024 a été marquée par une croissance modeste de 0,7 %, en retrait par rapport aux prévisions de 0,9 %. Une consommation en berne, des investissements limités, et une activité industrielle à la peine – notamment en Allemagne, en récession pour la deuxième année consécutive – expliquent ce ralentissement. Pendant ce temps, les États-Unis continuent de surpasser les performances économiques européennes. Avec une croissance de 2,9 % en 2023 et 2,8 % en 2024, ils confirment leur dynamisme. En 2025, la Banque mondiale anticipe une croissance de 2,3 %, soit une révision à la hausse de 0,5 point de pourcentage par rapport à ses prévisions de juin.
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