Illustration - MOHAMMAD ABU GHOSH/AP/SIPA
Un rapport de l’ONU, publié le 14 mars, révèle l’intensification des moyens technologiques utilisés par le régime iranien pour imposer le port du voile.
Caméras de surveillance, reconnaissance faciale et drones sont déployés en Iran pour repérer les femmes ne respectant pas les règles vestimentaires imposées.
Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des systèmes de répression adoptées depuis les manifestations de 2022, qui avaient éclaté après la mort de Mahsa Amini.
Depuis 2024, la République islamique a renforcé les mesures policières et les poursuites pénales à l’encontre des femmes qui défient le port obligatoire du hijab, selon l’enquête des Nations unies.Outre les caméras, un système de surveillance par drone a été déployé à Téhéran et dans le sud du pays. Une université de Téhéran utilise la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les étudiantes qui refusent de porter le voile. Par ailleurs, l’application Nazer permet aux autorités de recevoir des signalements directs sur les femmes circulant sans voile dans les transports en commun. Des personnes ayant reçu l’autorisation peuvent effectuer des signalements directs concernant les infractions observées dans les véhicules privés.
Malgré les protestations du mouvement "Femmes, vie, liberté", le pouvoir iranien poursuit sa politique de répression. "Depuis deux ans, l’Iran refuse de reconnaître comme il le devrait, les revendications d’égalité et de justice qui ont nourri les manifestations de 2022", reconnaît Sara Hossain, présidente de la mission d’enquête.
L’ONU a rassemblé plus de 38 000 éléments prouvant des violations graves des droits humains. Parmi ces faits, six exécutions extrajudiciaires ont été confirmées, incluant trois enfants. Des témoignages de violences sexuelles en détention, notamment des viols collectifs, viennent s’ajouter à ce constat alarmant. "La criminalisation, la surveillance et la répression continue des manifestants, des familles des victimes et des survivantes, en particulier des femmes et des filles, sont profondément préoccupantes." , conclu l’étude.