Jamal Khashoggi, journaliste critique du pouvoir saoudien, n’a plus donné signe de vie depuis une semaine.
Mardi dernier, l’éditorialiste est entré au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, pour ne plus en ressortir. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décidé de mettre la pression sur les autorités saoudiennes qui indiquent que Jamal Khashoggi, 59 ans, a quitté le consulat à Istanbul après y avoir réglé quelques papiers.
Exilé aux USA en 2017 après être entré en ’guerre’ contre le prince héritier Mohammed Ben Salmane, le journaliste a notamment écrit pour le prestigieux Washington Post. Il a toujours été très direct quand il était à la tête des rédactions en Arabie Saoudite, n’ayant jamais eu peur de critiquer qui que ce soit.
Mohamed Okda, politologue et ami du journaliste pense au pire. Sur les ondes d’Europe 1, il affirme : "je suis à la fois tendu, inquiet et en colère car je suis sûr à 99 % qu’il est mort". Le professionnel rappelle que son camarade n’a pas donné de signe de vie depuis une semaine, et que surtout les Saoudiens assurent n’avoir aucun enregistrement vidéo. "Avec les moyens dont dispose ce pays, avec les mesures de sécurité qu’ils appliquent, je trouve ça presque comique qu’ils n’aient pas une seule image", estime M. Okda.
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De son côté, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane nie toute implication dans cette disparition. Il a même autorisé les autorités turques à faire une fouille du consulat où Jamal Khashoggi s’était rendu. Il dément formellement les allégations des responsables turcs comme quoi le journaliste aurait été tué dans ce consulat.
Par ailleurs, Donald Trump se dit préoccupé, évoquant "de mauvaises nouvelles (…) Je n’aime pas ça". La France, allié de l’Arabie saoudite, a aussi demandé à ce que cette affaire soit éclaircie "le plus rapidement possible", tandis que les Britanniques estiment "extrêmement graves" les rumeurs selon lesquelles le journaliste aurait été tué.