Condamnés en Irak après la chute de l’État islamique, six djihadistes français dénoncent des conditions de détention inhumaine et des actes de violence. Après leurs plaintes, la justice française a ouvert une enquête.
Six Français condamnés en Irak après la chute de l’État islamique vivent un enfer au quotidien. Selon les informations relayées par le quotidien 20 Minutes, ils croupissent dans des cellules surpeuplées et insalubres. Contenant jusqu’à plus de 130 prisonniers, ces cellules manquent d’hygiène et de soins.
Les violences sont en outre fréquentes. D’après les détenus, "le chef de cellule fait régulièrement passer à tabac des prisonniers". Soupçonnés de "collaborer avec l’État d’Israël" dans le contexte de la guerre à Gaza, les prisonniers français subiraient des agressions accrues. Ils dénoncent une détention indigne. Certains demandent leur transfert vers la France.
Des plaintes avaient été rejetées depuis 2020, mais face à ces accusations, la justice française a rouvert plusieurs dossiers. En décembre 2023, une juge parisienne a relancé une enquête après les plaintes de Brahim Nejara et Vianney Ouraghi. Le parquet antiterroriste s’est aussi saisi d’autres plaintes, amplifiant la portée des enquêtes. Les rapports des avocats constituent un "faisceau d’indices" prouvant les tortures et la tenue de procès équitables, selon la chambre de l’instruction.
Emprisonnée depuis 2018, Djamila Boutoutaou ne reçoit aucun soin médical. "Elle croupit dans une prison immonde où elle ne bénéficie d’aucun soin", a affirmé son avocate, Marie Dosé. Cette dernière estime que son transfert en France est vital. Pour les avocats des détenus, cette bataille est avant tout une question de droits humains. "La vraie victoire adviendra quand les infractions auront été reconnues", souligne Me Matthieu Bagard