Un rapport publié lundi 21 janvier par l’ONG Human Right Watch a révélé qu’il manquerait 80 millions de femmes en Chine et en Inde.
Les deux pays les plus peuplés du monde sont confrontés à un considérable déficit de femmes. La chercheuse Heather Barr, dans un essai publié en marge du rapport annuel de l’ONG Human Rights Watch, a en effet sorti des chiffres ahurissants. D’après les recherches effectuées, "il y a environ 80 millions d’hommes de plus que le nombre jugé souhaitable" en Chine et en Inde. Les chiffres de l’OMS ont de leur côté révélé qu’il y aurait parfois plus de 120 garçons pour 100 filles dans certaines régions. Or, le ratio normal homme-femme à la naissance est de 105 garçons pour 100 filles.
Si la naissance d’un garçon est considérée comme une bénédiction dans ces deux pays, celle d’une fille est perçue comme un désastre. Cette coutume entraîne un problème démographique de taille à savoir un déficit très sérieux de femmes dans les deux pays. En Inde, "de nombreuses familles ont eu recours à l’avortement sélectif en fonction du sexe pour choisir les garçons", souligne le rapport repris par Ouest France. Il en est de même en Chine avec la politique de l’enfant unique qui a duré des décennies. Les familles étaient alors contraintes de pratiquer des avortements sélectifs pour pouvoir garder uniquement les garçons.
Cette pénurie de femmes a des répercussions dans les autres pays frontaliers de la Chine notamment principalement au Myanmar, au Vietnam et au Cambodge. Afin de s’assurer une descendance via un mariage forcé, certains hommes achètent des femmes et filles entre 3000 (2 600 euros) et 13 000 dollars (11 400 euros). Ces femmes sont souvent enfermées dans une pièce et violées plusieurs fois pour qu’elles tombent enceintes rapidement. Face à une situation alarmante, l’ONG lance un appel aux deux pays ainsi qu’à d’autres touchés par ce problème à tenter de trouver une solution. "Ces pays devraient faire davantage pour s’attaquer à la cause fondamentale du déséquilibre démographique, à savoir la discrimination fondée sur le sexe, qui se traduit souvent par l’espoir que le bébé à naître sera un garçon et non une fille", a conclu Heather Barr.