Les "deepfakes porn" sont des montages pornographiques générés avec l’intelligence artificielle. La police sud-coréenne a annoncé l’ouverture d’une enquête contre la messagerie Telegram lundi 2 septembre.
La messagerie Telegram est accusée d’encourager la diffusion de contenus pornographiques truqués, générés avec l’intelligence artificielle et utilisant notamment l’image de mineurs. Des visages d’individus sont plaqués sur des photos ou dans des vidéos sexuelles.
En Corée du Sud, la police a ainsi annoncé l’ouverture d’une enquête lundi 2 septembre, selon Le Figaro. "Telegram n’a pas répondu à nos précédentes demandes d’informations sur des comptes [d’utilisateurs] lors d’enquêtes antérieures sur des crimes liés à Telegram", a souligné Woo Jong-soo, le chef du bureau des investigations de la police nationale.
Le responsable a précisé que la police a reçu 88 signalements au cours de la semaine dernière et a identifié 24 suspects. Avant de concevoir ces contenus illégaux, leurs créateurs piochent souvent les photos de leurs victimes sur les réseaux sociaux. La majorité de ces victimes sont des filles, dont 60% de mineures, d’après les forces de l’ordre.
Une recrudescence de la criminalité en ligne est récemment constatée en Corée du Sud. Cela concerne notamment l’exploitation de caméras-espionnes et la publication de "revenge porn", des contenus pornographiques privés, partagés sans consentement pour se venger.
La police de Séoul a ouvert cette enquête après l’arrestation en France du patron de Telegram, Pavel Durov le 28 août dernier. Le parquet de Paris a affirmé qu’il est notamment mis en examen pour "refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi et complicité de délits et de crimes organisés via la plateforme". Après quatre jours de mis en examen, le milliardaire a été libéré, mais il est astreint à un contrôle judiciaire lourd dont l’interdiction de quitter le territoire français.
De son côté, la police sud-coréenne s’est engagée à coopérer avec "divers organismes d’enquête, dont la France".
> A lire aussi : Matignon demande aux ministres de désinstaller WhatsApp, Signal et Telegram