Le Qatar accueille la Coupe du monde de football en 2022. Plusieurs travailleurs migrants ont trouvé la mort en quelques années. Amnesty International a appelé jeudi le pays à enquêter sur les décès inexpliqués.
Depuis l’attribution de la Coupe du monde de football en 2010, plusieurs milliers de travailleurs migrants sont venus au Qatar pour construire les grands chantiers de cet événement sportif.
Comme le rapporte BFMTV, des ONG internationales ont régulièrement condamné l’émirat gazier sur le traitement et les conditions de travail, réservés à ces personnes. Jeudi 26 août, Amnesty International, a appelé le Qatar à enquêter sur la mort de travailleurs migrants, faisant état d’une série de décès inexpliqués.
L’organisation de défense des droits humains a fait part de cette demande dans un communiqué, émis à la veille du lancement d’un rapport. Elle a précisé que les autorités qataries ont omis d’enquêter sur la mort de milliers de travailleurs migrants, survenue au cours de la dernière décennie. Et ce malgré des preuves établissant un lien entre les décès prématurés et les conditions de travail dangereuses.
Dans le rapport, il est mentionné que le Qatar délivre régulièrement des certificats de décès de travailleurs migrants sans mener des enquêtes adéquates, "attribuant les morts à des ’causes naturelles’ ou à des cas d’insuffisance cardiaque".
Selon Amnesty international, les causes ne sont pas déterminées dans 70% des cas de décès. L’organisation se base sur l’analyse de registres dans les pays d’origine des migrants décédés.
Outre ces raisons inexpliquées, les autorités qataries refusent également de rendre public le nombre exact de morts. En février, le quotidien britannique The Guardian a évoqué 6 500 décès, un chiffre farouchement démenti par les dirigeants du Qatar.
De son côté, Amnesty a affirmé l’analyse de 18 certificats de décès, émis entre 2017 et 2021, dont 15 comprenaient des phrases vagues : "insuffisance cardiaque non-spécifiée" et "insuffisance respiratoire aigüe, due à des causes naturelles". Des termes qui n’ont pas de sens sans une explication des causes du décès, d’après David Bailey, un membre du groupe de travail de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les causes médicales de décès, selon 20 Minutes.
Le Qatar a assuré avoir fait beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions de travail des migrants. Plusieurs réformes en lien avec les réglementations, relatives au travail, ont été annoncées, mais leur mise en œuvre se fait attendre, "Nous ne sommes pas d’accord avec la position qu’adopte Amnesty à l’encontre du Qatar. L’impact positif des réformes relatives à l’emploi au Qatar est clair pour tous", a dit un porte-parole du gouvernement dans un communiqué.
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