La revenante de Syrie, Sonia M., aurait violenté et séquestré une jeune yézidie mineure pendant plusieurs semaines.
L’affaire de Sonia M., mise en examen pour crime contre l’humanité et génocide, met en lumière les horreurs subies par une Yézidie mineure en Syrie. La jeune fille, aujourd’hui âgée de 25 ans, affirme avoir été réduite en esclave par cette ancienne épouse d’un chef des opérations extérieures de l’État islamique. Selon les éléments de l’enquête, la victime aurait été séquestrée et maltraitée pendant plus d’un mois au printemps 2015, soumise à des violences et à des abus sexuels. Lors de son interrogatoire, Sonia M. a nié en bloc les accusations portées contre elle affirmant que la victime était libre de ses mouvements et n’avait pas subi de sévices.
Kidnappée en août 2014 en Irak, la jeune yézidie a été vendue à plusieurs familles djihadistes. D’après Sonia M., son mari agissait selon ses volontés sans demander son avis. "Il m’a dit que cela allait être, je n’aime pas ce mot, son esclave, que c’était un droit qu’on lui avait octroyé et que je n’avais pas le droit de le contredire, que c’était un ordre divin", a raconté la revenante de Syrie lors de son interrogatoire. Elle a également contesté les allégations de la jeune fille concernant les mauvais traitements infligés et a déclaré n’avoir été complice que d’un seul viol commis par son mari.
Cependant, les autorités judiciaires ont décidé de mettre en examen Sonia M. comme auteure des crimes présumés, en accord avec les réquisitions du Parquet national antiterroriste. Si elle est renvoyée aux assises à l’issue de l’enquête, "ce premier procès d’une revenante pour crime contre l’humanité mettra à l’épreuve la capacité de la France à juger des crimes de guerre commis en Syrie", a estimé Me Romain Ruiz, avocat de la Yézidie.
Sources : Le Figaro, BFMTV