La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s’est prononcée jeudi sur la crise des Rohingyas, ayant provoqué l’émigration de 700 000 personnes de la minorité musulmane. Les militaires birmanes auraient pu "mieux gérer", selon ses dires.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a accusé l’armée birmane de "génocide" à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas. Depuis 2017, 700 000 musulmans en Birmanie ont émigré vers le Bangladesh à cause de la crise. La dirigeante birmane s’est alors montrée imperméable face à ces accusations. Aung San Suu Kyi a indiqué jeudi que les militaires auraient pu mieux gérer la crise. "A posteriori, il y a, bien sûr, des façons dont la situation aurait pu être mieux gérée", a confié le prix Nobel de la paix.
Les fonctionnaires de l’ONU ont commencé mercredi une mission en Birmanie pour déterminer le retour des Rohingyas, après des mois de blocage par le gouvernement birman. En effet, un accord de rapatriement a été signé entre Dacca et Naypyidaw fin 2017, mais il est au point mort actuellement. Au contraire, les deux pays n’arrêtent pas de se rejeter la faute. De leur côté, les réfugiés ne veulent pas rentrer tant que leurs sécurités ne seront pas garanties.
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Le rapport des experts de l’ONU a visé directement la dirigeante de la Birmanie. Cette dernière avait indiqué n’avoir pas pu utiliser son "autorité morale" pour faire cesser les atrocités. La Cour pénale internationale a déjà déclaré sa compétence pour enquêter sur des crimes qui ont été perpétrés dans le pays.
Des enquêteurs de l’ONU, qui rendront leur rapport complet le 18 septembre prochain, ont également demandé à ce que le chef de l’armée et cinq hauts gradés birmans soient poursuivis.
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(Source : France Info)