Pour appuyer leur déclaration, les élus américains avancent cinq raisons, dont le fait que "le virus (de la Covid-19) possède une caractéristique biologique pas présente dans la nature".
La question des origines de la Covid-19 continue d’alimenter les débats aux États-Unis. Une commission du Congrès, mise en place en 2023 pour enquêter sur la pandémie, a publié un rapport lundi 2 décembre. Les résultats ont révélé que la fuite d’un laboratoire à Wuhan, en Chine, reste l’hypothèse "la plus plausible". Le document, fruit de deux années d’enquête, comprend plus de 500 pages. Il s’appuie sur 38 dépositions, 25 auditions, et des entretiens avec des experts et membres du renseignement. Selon les auteurs, la possibilité d’un accident en laboratoire n’est plus considérée comme une "théorie du complot", un point sur lequel les élus démocrates et républicains se rejoignent, rapporte Ouest France.
Le président de la commission, un élu républicain et médecin de formation, a déclaré que ce travail vise à mieux préparer le monde aux futures pandémies. Toutefois, les conclusions restent partielles et controversées, notamment en raison de l’absence de preuves tangibles démontrant l’origine exacte du coronavirus. La thèse d’une fuite de laboratoire s’oppose toujours à celle d’une transmission naturelle via des animaux infectés, introduits sur un marché de Wuhan fin 2019. Une étude publiée en septembre dans la revue scientifique Cell apporte de nouveaux éléments soutenant cette seconde hypothèse, mais sans parvenir à une certitude absolue. Par ailleurs, un rapport du renseignement américain de 2023 indiquait qu’aucune preuve ne permettait d’affirmer que le virus avait été créé ou modifié intentionnellement dans un laboratoire.
La question de l’origine du Covid-19 dépasse le cadre scientifique et prend une dimension politique majeure. La rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine alimente les soupçons et renforce les polémiques. L’ancien président Donald Trump, récemment réélu, a plusieurs fois accusé la Chine, sans preuve, d’être responsable de la pandémie. De son côté, Pékin continue de nier toute implication de ses laboratoires et rejette fermement ces accusations. Avec plus de 1,1 million de morts, les États-Unis restent le pays le plus touché par la pandémie. Ce bilan dramatique nourrit les appels à tirer les leçons de cette crise mondiale, qu’il s’agisse de renforcer les systèmes de santé, d’améliorer les mécanismes de prévention ou d’enquêter sur les origines du virus.
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