Le mandat d’arrêt visant Yoon Suk Yeol, président déchu de la Corée du Sud, plonge le pays dans une crise politique sans précédent. Entre confrontations et manifestations, l’exécution de cette mesure judiciaire reste en suspens.
En Corée du Sud, les agents du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités ont dû suspendre leur tentative d’arrestation de Yoon Suk Yeol ce vendredi. Leur intervention dans la résidence du président déchu à Séoul a échoué. Les gardes du corps et le service de sécurité présidentiel ont bloqué l’accès. Face à l’impasse, ils ont abandonné leurs efforts. L’équipe d’enquête a quitté les lieux évoquant des risques sécuritaires. "En ce qui concerne l’exécution du mandat d’arrêt aujourd’hui, il a été déterminé qu’elle était matériellement impossible en raison de l’impasse persistante. Les inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place ont conduit à la décision d’interrompre l’exécution", selon le communiqué du CIO relayé par les médias.
Plusieurs partisans d’Yoon Suk Yeol se sont rassemblés près de sa résidence, scandant son nom et dénonçant une dérive socialiste du pays. Ces manifestants, parmi lesquels des prédicateurs évangéliques et youtubeurs d’extrême droite, y sont restés toute la nuit. Lee Hye -sook (57 ans), cité par Le Figaro, accuse l’opposition d’essayer de transformer la Corée du Sud "en un État socialiste similaire à la Corée du Nord". Une forte présence policière a évité des affrontements majeurs, mais la tension reste palpable sur les lieux.
En décembre, Yoon Suk Yeol avait provoqué l’indignation en imposant la loi martiale pour tenter de museler l’opposition. Ce geste autoritaire rappelle les sombres périodes de dictature militaire. Alors que les détracteurs dénoncent une atteinte à la démocratie, les partisans de M. Yoon continuent de le soutenir. Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités a jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat d’arrêt contre le chef de l’État. Ce dernier n’est que suspendu en attendant la confirmation de sa destitution par la Cour constitutionnelle d’ici mi-juin.