Le gouvernement sud-coréen a annoncé avoir lancé la procédure pour suspendre près de 5 000 médecins grévistes. Ces derniers ont manifesté contre une réforme des études médicales.
Une réforme des études médicales vise à augmenter de 65% le nombre d’admis en école de médecine en Corée du Sud à partir de l’année prochaine, soit près de 2 000 personnes par an.
Le gouvernement a décidé de prendre cette mesure jugée indispensable pour faire face à la pénurie de personnel de santé et au vieillissement de la population. Les médecins se sont pourtant opposés à ce projet et ont entamé une vague de démissions et d’abandons de poste le 20 février dernier. Cette manifestation a fortement perturbé le secteur médical avec le report de plusieurs traitements et interventions chirurgicales. A noter que le système hospitalier sud-coréen s’appuyant largement sur les internes.
Le gouvernement a mobilisé des médecins militaires à partir de lundi, car environ 12 000 internes, soit 93% du total, étaient absents de leurs hôpitaux. Face à cette situation, l’exécutif a aussi annoncé le lancement de la procédure pour suspendre plus de 4 900 médecins internes qui ont abandonné leurs postes.
Le ministère de la Santé a ainsi commencé à envoyer des notifications administratives aux médecins grévistes, la première étape avant la suspension de leur licence pour trois mois. "Au 8 mars, celles-ci ont été adressées à plus de 4 900 médecins stagiaires", a indiqué un haut responsable du ministère, Chun Byung-wang. Ce dernier a tenu à préciser qu’une suspension de 3 mois s’accompagne d’un report d’au moins un an de l’obtention de la qualification de médecin spécialiste.
Le ministère a cependant assuré que les médecins qui reprendront le travail immédiatement ne seront pas sanctionnés. "Le gouvernement tiendra compte des circonstances et protégera les médecins stagiaires s’ils reprennent le travail avant la fin de la procédure administrative", a assuré le responsable devant la presse. Pour rappel, les médecins sont des travailleurs essentiels d’après la loi sud-coréenne, ils ne peuvent pas faire grève.
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