Le nouveau projet d’accord présenté par les Emirats arabes unis appelle à la "réduction et non plus à la sortie des énergies fossiles".
Ce nouveau projet d’accord a été présenté par les Emirats arabes unis, organisateurs du sommet COP28 lundi 11 décembre, à la veille de la clôture prévue de la conférence de l’ONU. Le texte appelle notamment à "la réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net d’ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science". Selon le journal Le Figaro, il ne mentionne plus la "sortie des énergies fossiles".
Cet accord met aussi en évidence la nécessité du captage de carbone. Ainsi, il appelle à "réduire rapidement le charbon sans captage de carbone ainsi qu’à des limites sur les permis accordés pour de nouvelles centrales au charbon sans captage de carbone".
Le nucléaire et les technologies de captage et de stockage du carbone sont également mentionnés dans ce projet. Ces technologies sont exigées par les pays producteurs de pétrole et de gaz pour continuer à pomper des hydrocarbures dans le but "d’améliorer les efforts pour substituer les énergies fossiles sans captage dans les systèmes énergétiques". En outre, il reprend l’objectif de triplement des énergies renouvelables au niveau mondial et de doublement du rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030.
Cet accord a provoqué la colère de certains participants à la COP28 à Dubaï, dont la ministre française Agnès Pannier-Runacher. "Ce texte, il est insuffisant, insuffisant. Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l’état", a-t-elle déclaré. Le représentant de l’Union européenne, la ministre espagnole Teresa Ribera a également estimé que le texte est "clairement insuffisant".
L’Aosis (Alliance des petits Etats insulaires) s’est indignée après l’annonce du texte. "Nos voix ne sont pas entendues et le projet de texte est totalement insuffisant sur la question des énergies fossiles", a dénoncé le ministre samoan et président du groupe, Cedric Schuster. Selon ses dires, il semble que plusieurs autres parties aient bénéficié d’un traitement préférentiel, "compromettant la transparence et l’inclusivité du processus".
"Le dernier texte représente une régression importante par rapport aux versions précédentes", a souligné de son côté, Harjeet Singh, chef de la stratégie politique mondiale au Climate action network (CAN).
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